vendredi 29 mars 2024

Les États-Unis intensifient les raids contre le groupe « Etat islamique » en Syrie

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 Le Pentagone a indiqué avoir intensifié ses raids contre le groupe « Etat islamique » (EI) en Syrie, menant près d’une douzaine d’opérations par hélicoptère et au sol visant à tuer ou capturer les principaux militants de l’organisation terroriste.

L’armée américaine a mené en décembre au moins 10 opérations et raids, selon des responsables du Commandement central américain. Cela comprend trois opérations menées mardi dernier en coordination avec les Forces démocratiques syriennes, qui ont conduit à la détention de six membres de l’EI, a déclaré un porte-parole du commandement.

Huit autres raids, dont sept au début du mois et un autre au début d’octobre, ont tué ou mené à l’arrestation d’autres membres de l’État islamique, ont déclaré des responsables militaires.

Les responsables américains ont reconnu que le commandement central avait effectué des raids supplémentaires en Syrie, mais les responsables du commandement ont refusé de fournir des détails sur les autres raids.

Chaque opération est planifiée avec soin et prend en compte les risques potentiels après avoir fait des évaluations sur les informations collectées par les services de renseignement, a indiqué le colonel Joe Buccino, porte-parole du Commandement central.

Les opérations visent à éliminer les dirigeants régionaux ou locaux du groupe terroriste qui, selon les responsables militaires, jouent un rôle dans la planification et la conduite d’attaques, principalement dans les zones rurales contre les forces de sécurité locales de la région.

Toutefois les raids à eux seuls ne peuvent pas arrêter l’expansion du groupe terroriste en Syrie, en particulier pendant une crise économique aiguë et un règlement politique au point mort pour résoudre la guerre qui dure depuis près de 12 ans, ont averti des experts et d’anciens responsables américains.

Les États-Unis « mènent plus de frappes parce qu’ils le doivent », a estimé Andrew Tabler, chercheur principal au Washington Institute for Near East Policy, ancien responsable de la Maison Blanche et du Département d’État qui a supervisé la politique syrienne dans l’administration Trump.

Le groupe s’est développé en Irak et en Syrie après le retrait des troupes américaines du pays des deux fleuves en 2011. L’EI, qui a perdu la majeure partie de son territoire en 2017, a maintenu sa capacité à mener des opérations terroristes en Syrie et en Irak avec jusqu’à 1.800 combattants en Syrie et plus de 8.000 en Irak, selon des responsables militaires.

La fréquence des attaques du groupe a diminué au fil du temps et, depuis 2019, le groupe utilise moins d’engins explosifs improvisés, ont déclaré des responsables militaires. Mais les problèmes posés par l’État islamique persistent encore.

La Syrie compte près de 30 centres de détention abritant des milliers de combattants emprisonnés. Le groupe terroriste est toujours capable de mener des attaques contre les forces et alliés américains, ainsi que de mobiliser des combattants.

« Même si le pouvoir de l’Etat islamique a considérablement diminué en Irak et en Syrie, le groupe conserve la capacité de mener des opérations dans la région », a déclaré aux journalistes le général Erik Kurilla, qui dirige le commandement central basé à Tampa, en Floride. Malgré la menace régionale croissante, le groupe terroriste ne constitue pas une menace imminente pour les États-Unis, ont toutefois déclaré des responsables.

Des raids menés par les forces d’opérations spéciales le 8 décembre ont conduit à la détention de cinq membres de l’EI, ont déclaré des responsables militaires. Un autre raid le 11 décembre a entraîné la mort de deux responsables de l’Etat islamique, ont-ils déclaré. Un autre raid, le 6 octobre, près du village de Qamishli, dans le nord-est de la Syrie, a ciblé et tué un responsable de l’État islamique considéré comme un trafiquant d’armes et connu sous le nom de Rakkan Wahid al-Shammri.

Le 30 novembre, le commandement central a annoncé la mort d’Abu al-Hassan al-Hashimi al-Qurayshi, identifié comme un principal dirigeant de l’EI. Les opérations américaines surviennent alors que la Syrie est confrontée à la fois à l’instabilité économique et à une impasse politique.

Washington maintient environ 1.000 soldats américains dans différents endroits à l’intérieur de la Syrie.

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