jeudi 25 avril 2024

Maroc-France: Coopération au service de la préservation de la biodiversité du Parc National d’Ifrane

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À l’heure de la cop 15 sur la diversité biologique, le Maroc et la France poursuivent le déploiement de leur coopération au service de la préservation de la biodiversité du Parc National d’Ifrane.

Le Royaume du Maroc, l’Agence Française de Développement et l’Ambassade de France au Maroc ont signé récemment une convention de subvention du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) d’un montant de 1,8 million d’euros pour la mise en œuvre par l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) du projet-pilote «Activités de pleine nature au service de la biodiversité dans le Parc National d’Ifrane».

Selon un communiqué, dont une copie nous est parvenue à lareleve.ma, ce projet, qui prévoit des actions innovantes à l’échelle du parc pour promouvoir une offre écotouristique respectueuse de la biodiversité du parc, vient compléter le programme «Ghabati, Hayati» financé depuis un an par l’AFD à l’échelle nationale (103 millions d’euros) pour soutenir la stratégie Forêts du Maroc.

Créé par décret le 8 octobre 2004, le Parc National d’Ifrane est un symbole de la richesse naturelle et culturelle du Maroc. Dans cet espace de 125 000 hectares cohabitent 155 000 habitants, la plus grande concentration de Cèdres de l’Atlas au monde ainsi qu’une faune endémique exceptionnelle.

Ce parc représente à la fois un lieu de vie et de cultures rurales animé par les traditions sylvopastorales, une zone de loisirs et de tourisme prisée du public marocain et international, et le contact avec une nature préservée. Ce patrimoine naturel subit cependant de nombreuses pressions dont le stress hydrique, la surexploitation des ressources forestières, le surpâturage et le tourisme de masse.

Face à ces enjeux, M. Abderrahim Houmy, Directeur Général de l’ANEF explique que « le projet intitulé «Les activités de pleine nature au service de la biodiversité du Parc National d’Ifrane» fait partie d’un large programme d’aménagement et de développement de ce parc pilote. »

Cité par le même communiqué, M. Abderrahim Houmy ajoute que ce projet « contribuera à la mise en œuvre de la vision d’aménagement des parcs nationaux telle que prévue par la stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030» lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 13 février 2020, en s’appuyant sur des activités pilotes d’aménagements de la zone cœur du parc d’Ifrane, de réintroduction d’espèces menacées, le développement de produits écotouristiques de qualité basés sur l’implication des opérateurs privés internationaux et nationaux et la promotion d’initiatives locales génératrices d’emplois en faveur des jeunes. La réussite de ces expériences pilotes permettra ensuite une mise à l’échelle au niveau du réseau des 10 parcs nationaux du pays ».

«A l’heure de la COP 15 sur la diversité biologique qui se tient actuellement à Montréal, ce projet incarne les efforts conjoints de la France et du Maroc pour concilier la préservation accrue des aires protégées et la revitalisation des territoires ruraux. La structuration d’une offre écotouristique autour de l’expérience sportive en pleine nature est une opportunité nouvelle pour les communautés locales comme pour la biodiversité», précise Quiterie Pincent, directrice de l’AFD au Maroc, cité dans le même communiqué.

Ce projet innove en effet en visant à structurer la filière des sports doux de nature (VTT, randonnées, escalades, balades équestres…), permettant ainsi de valoriser le patrimoine naturel et de contribuer à sa restauration. En accompagnant les acteurs du tourisme dans une démarche durable et en renforçant l’attractivité du parc national à destination d’une nouvelle clientèle, des emplois locaux seront générés ainsi que de nouvelles opportunités de financements pour le parc et ses activités de conservation.

«L’implication de l’ensemble des parties-prenantes du territoire dans le projet sera déterminante pour sa réussite. Le projet repose sur une démarche participative, avec la formulation d’une charte de l’écotourisme par l’ensemble des acteurs au niveau local. Les porteurs d’initiatives écotouristiques, notamment les jeunes et les femmes des communautés locales, pourront par ailleurs bénéficier d’un appui technique et financier dans le cadre d’appels à projets» indique Augustin Jeanjean, chargé de projet biodiversité à l’AFD au Maroc.

Le projet donnera lieu à une coopération institutionnelle renforcée entre France et le Maroc avec l’échange de bonnes pratiques et de savoir-faire entre les Parcs nationaux français des Cévennes, des Calanques et celui d’Ifrane. Cette expérience viendra nourrir la réflexion commune, de part et d’autre de la Méditerranée, sur la préservation des aires protégées et les voies de développement d’un tourisme répondant à la fois aux attentes de la population locale et à la sensibilité écologique de ces territoires.

A propos de l’Agence Française de Développement :

Le groupe AFD contribue à mettre en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale. Composé de l’Agence française de développement (AFD), en charge du financement du secteur public et des ONG, de la recherche et de la formation sur le développement durable, de sa filiale Proparco, dédiée au financement du secteur privé, et d’Expertise France, agence de coopération technique, le Groupe finance, accompagne et accélère les transitions vers un monde plus juste et résilient.

Nous construisons avec nos partenaires des solutions partagées, avec et pour les populations du Sud. Nos équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets sur le terrain, dans les Outre-mer, dans 115 pays et dans les territoires en crise, pour les biens communs – le climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation ou encore la santé. Nous contribuons ainsi à l’engagement de la France et des Français en faveur des Objectifs de développement durable (ODD). Pour un monde en commun.

A propos du Fonds Français pour l’Environnement Mondial :

Le Fonds Français pour l’environnement mondial (FFEM) finance des projets innovants en faveur de l’environnement dans les pays en développement. Il soutient des initiatives à même de générer localement des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques. Créé en 1994 par le gouvernement français à la suite du premier Sommet de la Terre, il a déjà permis de soutenir plus de 350 projets dans plus de 120 pays, dont les deux tiers en Afrique.

Les projets soutenus par le FFEM ont pour but de préserver la biodiversité, le climat, les eaux internationales, les terres, la couche d’ozone, et de lutter contre les pollutions chimiques. Le FFEM tire des enseignements de ces projets-pilotes pour que les solutions les plus efficaces puissent être déployées dans d’autres lieux ou à plus grande échelle.

Le FFEM travaille en partenariat avec des acteurs des pays du Sud comme du Nord, publics ou privés : ONG, collectivités et communautés locales, établissements publics, entreprises, et avec d’autres bailleurs et organisations internationales. Les projets qu’il finance sont également soutenus par les ministères membres de son Comité de pilotage ou par l’Agence Française de Développement.

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