vendredi 29 mars 2024

Alger et les arabes, une relation conflictuelle!

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Les autorités algériennes ont raison de se réjouir : Rien que le fait qu’un sommet arabe, quelque soit le niveau de représentation, se tienne chez eux, est déjà un exploit à célébrer.

En théorie et vu les relations conflictuelles que le régime algérien entretient avec la plus part des pays arabes, organiser un sommet arabe en terre algérienne est une sinécure, voire une mésaventure diplomatique à hauts risques.

Avec l’Arabie saoudite, pays poids lourd de l’espace arabe, les relations sont exécrables. Avant de connaître les informations sur la «santé» du Prince héritier Mohammed Ben Salman, Alger, sous influence iranienne, cultivait des divergences stratégiques sur la guerre du Yémen ou le désir de réhabilitation du Hamas palestinien comme agent d’influence iranien dans la région.

On retrouve les mêmes mésententes avec les Emirats arabes unies sur le dossier libyen où le régime algérien s’appliquait à exécuter un agenda turc dans ce pays.

Aux pays du Golfe, le régime algérien, sous l’influence iranienne, avait tenté d’imposer le retour de la Syrie à la ligue arabe. Démarche jugée précoce, remplissant un agenda contradictoire avec les intérêts actuels des pays arabes.

Avec l’Égypte, les relations sont au bord de la rupture publique. Dans son bras de fer vital avec l’Éthiopie sur le partage des eaux du Nil, l’Algérie a pris partie pour les Ethiopiens, donnant une griffe mortelle au principe même de la solidarité arabe.

Et quand on sait que le devenir du peuple égyptien, de son économie de son bien-être dépend largement du volume d’eau que le barrage éthiopien d’Ennahda va laisser passer et que le régime algérien encourage ouvertement l’Éthiopie dans sa politique agressive et de chantage à l’égard de l’Égypte, on comprend l’amertume de la présidence égyptienne qui voit Alger plus comme un adversaire que comme un allié arabe.

Autre point de friction entre les deux pays, l’interventionnisme artificiel algérien dans le dossier palestinien considéré par la géographie comme une zone réservée aux Egyptiens, a creusé le fossé entre les deux pays. Le régime algérien fanfaronne d’avoir obtenu une photo réunissant le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et du patron du Hamas Ismaël Haniyeh… mais chacun sait que cette entente opportune, comme celles qui l’ont précédée, est éphémère et dispose d’une durée de vie limitée par le temps du markéting politique des protagonistes.

Même à l’égard des voisins mauritanien et tunisien, Alger exerce en permanence un rapport de force de chantage sécuritaire et économique. «L’Amitié de ces deux pays à l’égard de l’Algérie est plus contrainte que réellement choisie».

L’animosité envers le Maroc, religion d’Etat

A l’égard du voisin marocain, l’animosité est élevée au rang de religion d’Etat. Depuis des décennies, le régime algérien arme un mouvement séparatiste, le polisario, dont l’objectif assumé est d’affaiblir le Maroc et d’obérer ses chances de développement. Malgré les nombreuses mains tendues par le Royaume, le régime algérien s’est enfermé dans une posture d’autiste. Pour Alger, peu importe le prix, peu importent les ressources algériennes réquisitionnées, seul compte le blocage de l’essor marocain. Cela est devenu une telle obsession au sein du régime algérien que la phobie des Marocains au sein de son armée relève de la pathologie.

Dans un tel contexte de tensions et de divergences avec la plupart des pays arabes, la tenue du sommet de la ligue arabe à Alger est en soi un événement et un exploit. Car s’il y a un pays actuellement qui porte dans sa diplomatie les gènes de divisions et de rupteurs entre pays arabes, c’est bien L’Algérie.

Ironie de l’histoire, le sommet d’Alger porte l’étendard de la réconciliation et de l’unification des nations arabes dans un pays connu pour aggraver les dissensions et jeter l’huile sur le feu des ruptures. Cette situation, remplie de contradictions, donne cette impression que le leadership algérien vit hors du temps diplomatique du monde arabe.

De ce sommet d’Alger ne naîtra sans aucun doute aucune entreprise de réconciliation envers qui que se soit, mais il paraît clair aujourd’hui que si le régime algérien tient à l’organiser c’est beaucoup plus pour s’accrocher à une supposée légalité internationale qui l’aidera à acquérir une crédibilité au niveau intérieur, là où les Algériens le contestent lourdement comme le montrent les craintes de voir repartir à niveau le Hirak algérien.

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