jeudi 28 mars 2024

Le Maroc refuse d’accepter sur son territoire l’imam Hassan Iquioussen

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Le Maroc a suspendu le laissez-passer consulaire attribué à l’imam Hassan Iquioussen, document qui devait permettre son accueil par le royaume, après son expulsion de France. L’affaire du prédicateur accusé d’incitation à la haine semble prendre une tournure improbable. Et diplomatique.

En effet, le refus du Royaume du Maroc d’accepter sur son territoire l’imam marocain Hassan Iquioussen a brouillé encore plus ses relations avec la France. Le Royaume du Maroc reproche à la France, entre autres, l’humiliation subie par de nombreux Marocains, dont des responsables (mêmes des anciens ministres), lors de leur demande de visa Schengen.

L’Association marocaine des droits humains avait exprimé dans un communiqué «sa ferme condamnation de l’insouciance avec laquelle les consulats de l’État français au Maroc confrontent les intérêts des citoyennes et citoyens marocains».

La Première ministre française, Élisabeth Borne, a expliqué jeudi que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, devait discuter de l’expulsion de l’imam avec l’ambassadeur marocain, après que Rabat a révélé mercredi qu’il n’allait pas autoriser cette expulsion.

Dans un entretien à France Inter, Borne a reconnu le manque de concertation avec le Maroc sur la question, confirmant que l’expulsion d’Iquioussen a été « une décision unilatérale de la France ».

Selon des sources, le retrait de l’autorisation consulaire pour l’expulsion de l’imam marocain à qui l’on reproche des propos antisémites et un «discours systématique sur l’infériorité des femmes», s’explique en grande partie par la politique française de réduction des visas aux Marocains.

L’affaire, qui ne laissait aucunement présager de tels rebondissements, semble se diriger vers une “crise diplomatique” qui ne dirait pas ouvertement son nom.

La volte-face marocaine serait due au manque de “clarté” de la France au sujet du Sahara marocain, tout comme à la décision française de réduire le nombre de visas accordés aux ressortissants maghrébins.

Une politique lancée en 2021 par le président Emmanuel Macron qui demandait au Maroc, à l’Algérie et la Tunisie de collaborer pour le retour de leurs ressortissants condamnés ou en situation irrégulière en France.

Du côté marocain, la nouvelle politique de quotas a été vécue comme “une punition collective”, puisqu’elle aurait des conséquences sur le quotidien de centaines de milliers d’individus qui partagent leur vie entre les deux rives.

Selon “une source proche du dossier”, la France exerce une “politique de pression” qui requiert une coopération consulaire “à la carte”, pour servir “les intérêts français” aux dépens des “intérêts marocains”.

Par ailleurs, le Maroc reprocherait une absence de “concertation avec ses autorités” et fustigerait donc une prise de décision “unilatérale” par la France, rapporte la chaine Al-Jazeera.

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