vendredi 29 mars 2024

Dessalement : «Somagec» s’allie au géant israélien IDE Technologies pour rafler le mégacontrat de Casablanca

-

Le champion marocain de la construction portuaire Somagec s’est rapproché du mastodonte israélien du dessalement, IDE Technologies, dans l’espoir de remporter la future unité de Casablanca, dont le coût prévisionnel frôle le milliard d’euros.

Pour le processus de préqualification devant aboutir à la sélection d’une liste restreinte de candidats (entreprises ou groupements d’entreprises) réputés être techniquement et financièrement capables de réaliser la future station de dessalement de l’eau de mer de la région de Casablanca-Settat, l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) invite les entreprises ou groupements intéressés à déposer leur dossier de candidature pour le financement, la conception, la réalisation et l’exploitation de cette usine de dessalement.

Le marché, objet de la préqualification, consiste à concevoir, financer, réaliser et exploiter pendant une durée de 30 ans (répartie entre 3 ans pour la réalisation et 27 pour l’exploitation), la plateforme de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 548.000 m³ par jour extensible à 822.000 m³.

Ce marché comprend également les travaux maritimes de prise d’eau de mer et de rejet ainsi que son alimentation électrique par l’énergie renouvelable. «Le principal objectif attendu de ce partenariat public-privé est la production et la fourniture, à moindres coûts, des débits fixés d’eau potable et d’irrigation répondant aux normes de qualité nationales», explique l’Office.

La plateforme de dessalement sera réalisée en 2 phases : la première sera dotée d’une capacité 548.000 m³ par jour (200 millions de m³ par an) à mettre en service en juin 2026; la deuxième, quant à elle, aura une capacité de 274.000 m³/j (100 millions de m³ par an) à mettre en service à partir de 2030.

Toutefois, précise l’ONEE, les ouvrages maritimes de prise d’eau de mer et de rejet ainsi que le génie civil de la station de pompage d’eau brute et de la station de dessalement seront dimensionnés pour la phase finale (822.000 m³/jour) et réalisés en première phase.

La future station permettra le renforcement et la sécurisation de l’alimentation en eau potable d’une partie de la région de Casablanca-Settat. Une partie de la production devra couvrir les besoins d’irrigation d’un périmètre de 5.000 ha dans la région.

Notons que l’approvisionnement en eau potable de Casablanca-Settat est actuellement assuré à partir des ressources en eau des deux bassins hydrauliques de l’Oum Er Rbia et du Bouregreg-Chaouia.

Le système de production de la future station sera complètement automatisé et télégéré, afin de garantir une bonne optimisation des charges d’exploitation et suivre la qualité et les performances (énergie, rendement et qualité de service) en temps réel. De même, la plateforme sera alimentée en énergie électrique essentiellement d’origine renouvelable, et ce dans le cadre du régime d’autoproduction ou dans le cadre de la loi 13-09, notamment par la conclusion d’un ou de plusieurs contrats d’achat d’énergie électrique de sources renouvelables produite par des développeurs privés installés au Maroc.

Il est à rappeler que, dès sa création, la société maghrébine de génie civil «Somagec» et sa consœur «Somagec Sud» n’ont cessé de contribuer avec efficacité et beaucoup de qualité à la réalisation de projets structurants et générateurs du développement socio-économique du pays.

Les différentes réalisations bâties dans le secteur du BTP témoignent de l’efficacité et du doigté de l’entreprise.

Les opérations réalisées dans différents secteurs témoignent de la présence de « Somagec » et sa consœur « Somagec Sud » dans l’ensemble des ports marocains.

Elles ont permis à notre pays de se doter d’un outil technologique jouissant des mêmes compétences et de la même logistique que celles des entreprises les plus performantes à l’échelon mondial.

L’implication, la mobilisation et la ferme volonté du personnel relevant de SOMAGEC ont constitué un atout majeur pour la concrétisation de ses plans stratégiques.

Depuis quarante années déjà, SOMAGEC n’a cessé de contribuer consciemment aux grands projets d’infrastructure dans le Royaume.

Ainsi, la réalisation des travaux du nouveau port en eaux profondes Dakhla Atlantique, l’un des plus grands chantiers jamais lancés au Maroc, a été confiée au groupement SGTM-Somagec Sud. Le montant alloué au projet s’élève à 12,4 milliards de DH. Le port Dakhla Atlantique permettra de dynamiser l’activité économique dans les provinces du Sud. Le chantier durera au moins 8 ans.

On cite quelques projets réalisés par la SOMAGEC dont la construction de la station balnéaire Mazagan à El Jadida, le Centre d’instruction Ben Guérir, les travaux de construction du complexe sportif de la ville de Fès, les études d’exécution et travaux de génie civile du parc éolien à Essaouira, la construction de la centrale thermique de Tahaddart, le tronçon terrestre de la station de compression (Détroit-Tanger), la réalisation des travaux d’extension d’usine-four à Meknès et la centrale thermoélectrique (Pakitan Maroc-Phosphore de Jorf Lasfar – travaux de génie civile.

Les travaux la réalisation et de réaménagement de la passe actuelle à la lagune de Marchicha sur le port de plaisance à Nador, les travaux de réalisation de la desserte nord du port de Casablanca, le transfert du poste Ro-Ro A1 de la mole Tarik au poste 50 du port de Casablanca, les travaux de réalisation de la 1ère tranche du nouveau port de Boujdour, les travaux de réparation de la jetée Sud-Est du port de Mohammédia et les travaux de confortement par des micropieux du poste Ro-Ro du port de Tanger…

Pour sa part, la société israélienne IDE-Technologies s’est imposée comme leader mondial de la désalinisation de l’eau. Après avoir permis à l’État hébreu de conquérir son indépendance hydraulique, elle exporte son savoir-faire en Inde ou en Californie et partout dans le mond.

Société privée détenue à parité par deux conglomérats, Delek et Israeli Chemicals, IDE affiche un track-record impressionnant. Présente dans 40 pays, elle a construit plus de 400 usines en cinquante ans d’existence. Créditée de près de 20% du marché mondial, elle a plus récemment imposé son leadership technologique dans la désalinisation à grande échelle. On lui doit en particulier la plus grande usine chinoise de ce type, à Tianjin (au nord-est de Pekin), et la plus importante installation d’Inde, à Gujarat. En Israël, cette société de 320 salariés gère à elle seule trois des cinq méga-usines de désalinisation par osmose inverse ouvertes au cours de la dernière décennie – il n’y en a qu’une douzaine d’exemplaires sur le plan mondial!

IDE a d’abord mis en route en 2005, en partenariat avec Veolia, l’usine d’Ashkelon, présentée à l’époque comme la première unité par osmose inverse (1) de cette dimension dans le monde; puis celle de Hadera quatre ans plus tard, avant d’inaugurer son installation phare de Sorek en octobre 2013. Le même mois, l’État hébreu, confronté à un stress hydrique chronique, proclamait officiellement son «indépendance en eau». De fait, le pays totalise à ce jour une production de 600 millions de mètres cubes par an avec ses cinq usines de désalinisation, qui fournissent désormais 75% de l’eau potable des ménages, contre seulement 4% en 2004. De quoi limiter le pompage dans le lac Tibériade, qui affecte le débit du fleuve Jourdain, alimentant la mer Morte.

- Advertisment -