samedi 20 avril 2024

Libye: les milices auraient «exécutés» Kadhafi et ses hommes

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Lareleve.ma

 

  Les rebelles libyens ont «sommairement exécuté» Mouammar Kadhafi et ses hommes, entre Syrte, son fief, et Misrata, selon un rapport publié mercredi par l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), qui remet en cause la version officielle.

 

  Dans son rapport intitulé «Libye: vengeance mortelle à Syrte», Human Rights Watch détaille les dernières heures du Guide libyen, le 20 octobre 2011, alors qu’il tentait de fuir la ville de Syrte, son fief. Le convoi de l’ex-homme fort de Tripoli a été bombardé par des drones de l’OTAN, et les rescapés ont été ensuite subi l’assaut des milices de Misrata, devant l’hôtel Mahari, près de Syrte. Le leader libyen et son entourage ont été alors capturés et désarmés, selon HRW.

 

  Dans son rapport de 50 pages, l’ONG précise que de nouvelles preuves ont été découvertes, notamment une vidéo filmée sur un téléphone portable par des membres des milices de l’opposition, qui montre un groupe important de membres du convoi capturés en train de se faire « insulter et malmener » par des miliciens.

 

  D’après Peter Bouckaert, directeur de recherche au HCW, ces éléments «remettent en cause la thèse des autorités libyennes selon lesquelles Mouammar Kadhafi a été tué dans un échange de tirs et non après sa capture».

 

   «Ces vidéos montrent Mouammar Kadhafi se faisant passer à tabac par les forces de l’opposition et recevant des coups de baïonnette, entraînant de nouvelles blessures et de nouveaux saignements». «Au moment où il est filmé en train d’être chargé dans une ambulance à moitié dénudé, il semble sans vie», raconte pourtant le rapport de l’ONG.

 

  Peter Bouckaert du HCR reste convaincu que «les milices ont exécuté au moins 66 membres du convoi de Kadhafi à Syrte».

 

  Souleyman al-Fortia, un membre du Conseil national de transition de Misrata, aujourd’hui dissout, a assuré que Kadhafi et ses proches n’ont pas été exécutés. «Nous voulions arrêtés Kadhafi vivant. Mais ils sont morts dans un échange de tirs» a-t-il déclaré.

 

  Misrata a fait l’objet d’un siège violent par les hommes de Kadhafi. Des centaines d’habitants et de combattants ont été tués et Misrata est devenu un foyer de révolte virulent.

 

  Mais l’ONG tient à rappeler qu’«en vertu des lois de la guerre, tuer des combattants capturés constitue un crime de guerre, et les autorités civiles et militaires libyennes sont tenues d’enquêter sur les crimes de guerre et les autres atteintes au droit humanitaire international».

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