jeudi 25 avril 2024

Un proche de Bouteflika nommé Premier ministre

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Lareleve.ma

 

  Près de quatre mois après les élections législatives du 10 mai en Algérie, un nouveau Premier ministre a été nommé, lundi soir, pour la formation d’un gouvernement en la personne d’Abdelmalek Sellal, considéré comme un proche du président Abdelaziz Bouteflika.

 

  Sans appartenance politique, le nouveau chef du gouvernement (64 ans), qui succède à Ahmed Ouyahia, a été surtout directeur de campagne de M. Bouteflika aux élections présidentielles de 2004 et de 2009. Dans le gouvernement sortant, il occupait le poste de ministre des Ressources en eau.

 

  Le retard accusé dans la nomination d’un nouveau Premier ministre a suscité des critiques de la part de plusieurs formations politiques algériennes, qui ont stigmatisé le manque de visibilité dans le pays depuis le scrutin de mai dernier.

 

«Comment ne pas voir que le pays est pratiquement à l’arrêt et paralysé ? Comment ne pas voir que le pays vit quasiment sans gouvernement depuis des mois ?», s’est indigné le premier secrétaire du Front des Forces Socialistes, Ali Laskri, dont le parti, qui représente l’opposition historique au Front de libération nationale au pouvoir depuis l’indépendance, a obtenu 27 sièges lors des dernières législatives.

 

  De leurs côtés, les leaders de l’Alliance de l’Algérie verte, mouvance islamiste regroupant les partis du Mouvement de la société de la paix (MSP), Ennahda et El-Islah (49 sièges à la Chambre basse du parlement), avaient à leur tour déploré ce retard pour la formation du nouveau gouvernement, faisant part de leurs « inquiétudes » face à cette situation.

 

  Le président du MSP, Bouguerra Soltani, avait souligné dans ce sens que « le gouvernement est frappé d’inertie ». « Nous avions eu l’habitude qu’après la tenue d’élections législatives, en principe il y a un changement de gouvernement. Or rien ne s’est fait. Nous avons besoin de savoir ce qui se passe », a-t-il insisté.

 

  Réagissant à cette attente, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebaï avait relevé que «dans l’histoire des démocraties modernes une pareille inertie ne s’est pas produite», alors que le dirigeant du mouvement El Islah, Hamlaoui Akouchi a estimé que «le pouvoir a laissé passer la chance d’opérer un changement pacifique à l’occasion des dernières élections législatives».

 

Avis partagé par le président du parti El Fadjr El Jadid, Tahar Benbaibèche, qui a relevé récemment qu’il « n’y a pas d’autre issue à la situation que vit l’Algérie que de retourner à la source du problème et de respecter les valeurs sur lesquelles ont été bâties les communautés » à travers la formation d’un gouvernement d’union nationale.

 

Après la nomination du nouveau Premier ministre, des médias se sont interrogés s’il y aurait des changements dans certains portefeuilles ministériels dans la future formation gouvernementale. « Bouteflika va-t-il changer certains ministres, ou se contentera t-il d’un simple changement dans la continuité? », écrit le journal El Watan dans un bref commentaire sur son édition électronique.

 

Selon une biographie officielle, Abdelmalek Sellal a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont des portefeuilles ministériels comme l’intérieur et les collectivités locales, la jeunesse et les sports, les travaux publics ainsi que les transports.

 

Avant sa nomination en tant que Premier ministre, M. Sellal assurait aux côtés du poste de ministre des ressources en eau, l’intérim du ministère des Transports.

 

Diplômé de l’école nationale de l’administration (ENA), M. Sellal avait exercé également en tant qu’ambassadeur d’Algérie en Hongrie. Il était aussi wali de Boumerdès, d’Adrar, de Sidi Bel-Abbès, d’Oran et de Laghouat.

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