Lareleve.Ma-MAP
Le nombre des personnes âgées de 60 ans et plus passerait de 2,7 millions en 2010 à 10,1 millions en 2050, selon les résultats de l’étude sur « La soutenabilité du système de retraite à la lumière de la transition démographique au Maroc », conduite conjointement par le Haut-commissariat au Plan et le CEPII en France Cette tranche d’âge représenterait, selon ce constat, 24,5 pc de la population totale alors qu’elle ne représentait que 7,2 pc et 8,1 pc, respectivement, en 1960 et 2004.
Par ailleurs, le rapport de dépendance entre les personnes actives et les personnes âgées de 60 ans et plus (bénéficiaires) se situerait à 2,4 individus en 2050 contre 7,7 en 2010, d’où l’impact du choc démographique sur la viabilité financière du système de retraite.
La situation financière des systèmes de retraite sera encore plus affectée dans l’avenir suite à la transition démographique avancée au Maroc et du changement profond qu’il produit dans la pyramide des âges, conjuguée à bien d’autres facteurs.
Dans le but d’évaluer cet impact, ladite étude a développé un « modèle d’équilibre général à générations imbriquées », donnant un cadre cohérent qui permet d’analyser les impacts du choc démographique sur l’évolution de l’offre du travail et du capital toute en différenciant les comportements des générations en termes de participation au marché du travail et en termes de consommation et d’épargne.
S’agissant de l’état des lieux de ce phénomène, la CNSS connaitra une dégradation des rapports de dépendance accentuée. Ainsi, si le nombre des actifs affiliés à la CNSS devrait augmenter de 50 pc d’ici 2050, celui des retraités serait multiplié par 6,6 fois à cet horizon, selon la même source.
La CMR connaitrait, pour sa part, une augmentation des affiliés de 7 pc et 2,6 fois plus de retraités d’ici 2050, alors que ces indicateurs seraient respectivement de 15,6 pc et 3,2 fois pour le RCAR.
Pour pallier à ce problème, l’étude a développé un scénario basé sur l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite (Scénario 4 de ladite étude).
Ayant l’objectif d’augmenter le nombre de cotisants, ce scénario prévoit l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite, supposant son augmentation à 62 à partir de 2015 ans au lieu de 60 ans actuellement.
L’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite aurait un effet légèrement positif sur le nombre de travailleurs. En fait, le taux d’emploi, c’est-à-dire le ratio entre le nombre total de travailleurs et la population en âge de travailler, augmenterait entre 0,3 et 0,5 par personne par rapport au scénario de base (S1).
En effet, la réussite de ce scénario est liée à la prise en considération de la situation des individus âgés entre 60 et 62 ans dont une fraction importante est inactive ou bien n’est pas couverte