vendredi 29 mars 2024

50 ans après la mort de Marilyn Monroe, des questions demeurent

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Lareleve.ma-AP

 

  Cinquante ans après, des suspicions demeurent sur la mort de Marilyn Monroe, le 5 août 1962, à l’âge de 36 ans. Si son décès était intervenu aujourd’hui, la conclusion, un suicide probable provoqué par l’absorption de barbituriques, aurait sans doute pu être étayée, ou démentie, par des outils sophistiqués.

 

  « La bonne nouvelle, c’est que nous avons beaucoup progressé depuis 50 ans », juge Max Houck, consultant en médecine légale et auteur de « The Science of Crime Scenes ». « La mauvaise nouvelle, c’est que nous essayons toujours de mettre les choses en perspective. »

 

  Les éléments troublants de la mort de Marilyn Monroe sont un laps de 35 minutes entre le moment où son médecin l’a déclarée morte et l’envoi de la police, des relevés téléphoniques incomplets, et l’absence de tests toxicologiques sur ses organes digestifs.

 

  Les secrets que l’actrice aurait pu connaître du président John F. Kennedy ou de son frère Robert F. Kennedy ont également attisé les soupçons.

 

  Une enquête menée par le procureur du comté de Los Angeles vingt ans après sa mort, en 1982, n’avait trouvé aucune preuve d’assassinat. En revanche, elle avait indiqué que Marilyn Monroe était peut-être morte d’une overdose accidentelle.

 

  L’expert légiste externe qui était intervenu dans cette enquête avait estimé que « même les procédures les plus avancées ne changeraient pas, selon toute probabilité, les conclusions finales » de 1962.

 

  L’imagerie numérique, Internet et des analyses plus sophistiquées rendraient une telle mort bien plus étudiée par les experts légistes aujourd’hui. Néanmoins, certaines étapes restent inchangées, explique Max Houck, comme l’importance d’interroger immédiatement les témoins, de contrôler l’accès à la scène de crime et de la décrire avec précision.

 

  « Comme un archéologue, vous essayez de reconstruire les événements passés », souligne-t-il.

 

  Dans le cas de la mort de Marilyn Monroe, le premier policier sur les lieux avait ensuite déclaré avoir vu sa gouvernante utiliser la machine à laver dans les heures suivant sa mort. Le rapport du procureur, datant de 1982, indique également la présence d’environ 15 flacons de médicaments sur les lieux du drame, tandis que le rapport du médecin légiste n’en mentionnait que huit.

 

  Si le rapport d’autopsie de Marilyn Monroe recense les médicaments retrouvés dans sa chambre, les enquêteurs sont aujourd’hui capables d’analyser avec bien plus de finesse le suivi médicamenteux d’une victime. Une base de données nationale permet de suivre les médicaments fournis aux patients, sous leur vrai ou faux nom.

 

  Les dossiers des médecins doivent aujourd’hui être présentés à la justice, comme ce fut le cas après les décès de Michael Jackson ou Whitney Houston. Selon le procureur du comté de Los Angeles, après la mort de Marilyn Monroe, un des médecins n’avait pas pu être localisé.

 

  L’amélioration du relevé des empreintes digitales aurait pu aider, estime le Dr Victor Weedn, directeur du département de sciences médico-légales de l’université George Washington à Washington DC.

 

  Selon Max Houck, une évolution majeure est constituée par les empreintes numériques, constituées par les appels, e-mails, SMS, tweets et autres activités en ligne.

 

  Les relevés téléphoniques de Marilyn Monroe étaient incomplets, montrant les appels émis mais pas reçus, selon le rapport du procureur. « Cela n’arriverait pas aujourd’hui », affirme Max Houck.

 

  Les tests toxicologiques n’ont pu être menés à bien, dans le cas de Marilyn Monroe. Les échantillons de son estomac et de son intestin furent détruits avant d’être analysés, a reconnu le médecin légiste Thomas Noguchi dans son texte de 1983 « Coroner ».

 

  Le photographe Lawrence Schiller, qui a côtoyé la star à la fin de sa vie et publié récemment « Marilyn & Me: A Photographer’s Memories », a déclaré dans un entretien publié il y a peu qu’il ne croyait pas au complot. « A-t-elle perdu le fil de ce qu’elle avait pris cette nuit, c’est plus que probable », estime-t-il, racontant l’avoir vue auparavant mélanger champagne et comprimés.

 

  « Notre enquête n’a révélé aucune preuve crédible soutenant la thèse du meurtre », avait conclu le rapport du procureur, en 1982.

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