samedi 20 avril 2024

Afrique: la chasse et la cueillette apparues 24.000 ans plus tôt qu’estimé

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Lareleve.ma-AFP

 

  L’émergence des activités de chasse et de cueillette chez l’homme moderne en Afrique remonte à au moins 44.000 ans, soit 24.000 ans plus tôt qu’estimé jusqu’alors, selon de nouvelles datations d’objets dévoilées dans une étude parue lundi aux Etats-Unis.

 

  Le recours à des objets et techniques sophistiqués, comme de petits arcs et des flèches aux pointes en os enduites d’un poison à base d’acide ricinoléique, marque une profonde transition technologique et le passage de l’âge de pierre moyen à l’âge de pierre tardif, entre 44.000 et 42.000 ans en arrière.

 

  Ces objets se trouvent dans la grotte de Border Cave dans le KwaZulu-Natal, province à l’est de l’Afrique du Sud, où un important dépôt archéologique contenant de la matière organique exceptionnellement bien conservée fait l’objet de fouilles depuis les années 1970.

 

  Les vestiges archéologiques mis au jour sur plusieurs niveaux stratigraphiques montrent que cette transition est le résultat d’un processus interne à la communauté qui vivait dans la grotte et non de l’arrivée soudaine d’autres groupes humains, a constaté une équipe internationale de chercheurs menée par Francesco d’Errico, du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS).

 

  Des chercheurs sud-africains, américains, britanniques et italiens ont également participé à cette étude, dont les résultats sont publiés dans les Annales de l’Académie américaine des sciences datées du 30 juillet au 3 août.

 

  Nombre de ces outils marquent un passage vers des comportements modernes et semblables à ceux qu’utilisent encore de nos jours le peuple San d’Afrique du Sud, connu aussi sous le nom de Bushmen, ces premiers habitants d’Afrique australe.

 

  Des datations précédentes montraient que des objets et techniques très complexes existaient déjà il y a plus de 30.000 ans mais ces conclusions n’avaient pas convaincu les scientifiques.

 

   Aujourd’hui, les nouvelles datations et analyses réalisées par ces chercheurs ne laissent plus de doute et indiquent que ces vestiges remontent bien à environ 44.000 ans.

 

  Parmi les autres innovations principales caractérisant cette transition technologique de l’homme moderne, l’étude cite la production d’une poix produite à partir de l’écorce de Podocarpus, un conifère répandu en Afrique du Sud qui servait à emmancher les pointes de flèches. Ceci démontre un savoir-faire très sophistiqué, selon les chercheurs.

 

  Un morceau de cire d’abeille datant de 40.000 ans, mélangée à de la résine toxique d’euphorbia et sans doute à de l’oeuf, a par ailleurs été découvert entouré d’une cordelette en fibres d’écorce d’arbre. Tout ceci servait à emmancher des pointes de flèches ou d’autres outils.

 

  Il s’agit de la plus ancienne utilisation connue de cire d’abeille.

 

  D’autres innovations portaient sur la fabrication de bijoux et ornements avec notamment l’utilisation d’oeufs d’autruche pour confectionner des perles, qui marque la transition vers l’âge de pierre tardif.

 

  L’étude note aussi que les bâtons à fouir lestés de pierres perforées, trouvés dans la grotte de Border Cave, sont assez similaires à ceux fabriqués aujourd’hui par le peuple San.

 

 

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