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Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, a souligné, mardi au siège des Nations Unies à New York, « l’obligation de trouver du travail à nos jeunes » de plus en plus touchés par le chô mage, un des « défis majeurs de la société marocaine ».
« En tant qu’autorités publiques, nous avons l’obligation de redoubler d’efforts pour trouver du travail à nos jeunes », a dit le ministre à la MAP en marge de son intervention devant la revue annuelle du Conseil économique et Social des Nations Unies (ECOSOC/03-27 juillet), axée sur les problèmes de l’emploi.
Au Maroc, le chômage est de « longue durée » et à « un visage jeune et féminin », a souligné M. Souhail qui prenait part à cette réunion de haut niveau initiée sous le thème « les politiques macroéconomiques pour promouvoir les capacités productives, créer des emplois décents et le développement durable ».
Etats membres, système des Nations Unies, ONG, syndicats et représentants de patronats ont échangé leurs expériences et mené une réflexion sur les actions à entreprendre afin de créer les conditions de la relance en vue de répondre à ce phénomène qui devient « long et coûteux » en matière d’équilibre social.
Les intervenants ont, de même, axé leurs interventions sur les limites des politiques économiques et sociales actuelles devant l’ampleur du défi du chômage des jeunes, qui n’épargne ni les pays développés ni ceux en développement.
Selon des données de l’ONU, le monde compte aujourd’hui quelque 200 millions de chômeurs, un chiffre appelé à s’accroître si les politiques publiques ne changent pas dans un très proche avenir.
Etablissant une « radioscopie » du chômage au Maroc, le ministre a fait observer que l’emploi des jeunes se caractérise par un faible taux d’activité qui est de 47,4 pc et un taux de chômage qui a atteint en 2011, 17,9 pc chez les 15-24 ans et 12,9 pc chez les 25-34 ans, ce qui signifie que 81 pc des chômeurs sont des jeunes.
De même, a-t-il dit, le chômage est de longue durée, puisque 65,8 pc des jeunes chômeurs le sont depuis plus d’une année.
Cependant, a-t-il noté, les jeunes qui ont fait la formation professionnelle ont plus de facilité à s’insérer dans le monde du travail que ceux qui ont choisi un long cursus universitaire, parfois « pour ne pas affronter le problème de la recherche de l’emploi ».
A ce niveau, le constat est sans appel : « le taux de chô mage augmente avec le niveau d’éducation, ce qui confirme, selon lui, « l’inadéquation des formations avec les besoins du marché du travail et la permanence d’une croissance peu génératrice d’emplois qualifiés ».
Une autre caractéristique au Maroc, les jeunes « privilégient le travail dans la fonction publique plutôt que le secteur privé, car le public, pour eux, est une garantie de stabilité et de meilleure protection sociale », a fait observer le ministre, relevant que, toutefois, l’essentiel des emplois sont le fait du privé, secteur de plus en plus dynamique et offrant de meilleures rémunérations.
Le ministre a, cependant, tenu à faire une distinction avec l’informel, source de précarité, « contre lequel les pouvoirs publics ont le devoir d’agir dans le cadre de l’Etat de droit ».
L’ensemble des indicateurs démontrent que l’emploi des jeunes et leur intégration dans le système productif constituent des défis majeurs pour la société marocaine, qui s’est engagée dans un processus de réformes en faveur d’une cohésion sociale basée sur la solidarité entre toutes ses composantes, a souligné M. Souhail.
Face à cette problématique, a-t-il ajouté, le Maroc est appelé à construire « un modèle de croissance fort et équilibré, capable de générer de l’emploi, en quantité et en qualité, permettant une meilleure répartition des richesses ».