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Près de 51 millions d’électeurs Egyptiens sont appelés à se rendre aux urnes samedi et dimanche pour départager le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi et l’ancien Premier ministre de Moubarak, Ahmad Chafiq, au second tour de la présidentielle, dans le cadre d’un scrutin, le premier à se tenir sous l’ère de la révolution.
Lors de ce second tour des élections, l’ancien ministre de l’aviation civile et qui fut nommé Premier ministre par Moubarak quelques jours avant sa chute du pouvoir, Ahmed Chafiq doit affronter Mohamed Morsi, président du Pari de la Liberté et de la Justice, bras politique des Frères musulmans.
Le suffrage est ouvert aux Egyptiens et Egyptiennes âgés de 18 ans et plus, soit près de 51 millions de personnes. Le vote des expatriés pour le premier tour s’est tenu du 3 au 10 mai dans les ambassades et consulats d’Egypte.
Les bureaux de vote sont ouverts à 08H00 locales (06H00 GMT) pour fermer à 20H00 (18H00 GMT).
Les résultats du ce second tour doivent être officiellement annoncés le 21 juin.
D’après Farouk Soltane, président de la haute commission électorale, quelque 13.099 bureaux de vote et un comité judiciaire central dans chaque gouvernorat ont été mis en place dans le cadre de cette échéance, jugée cruciale dans un pays qui vit dans l’instabilité depuis plusieurs mois.
Pour garantir un bon déroulement de ce scrutin, le Conseil militaire au pouvoir a déployé 150.000 hommes à travers le pays dans l’objectif de sécuriser les bureaux de vote et le transport des magistrats en charge de la supervision de cette opération.
Cette élection présidentielle devra aboutir à la remise du pouvoir à une autorité élue et au retour des militaires aux casernes avant fin juin.
Ce tour intervient deux jours après l’annonce du jugement de la cour constitutionnelle suprême qui a ordonné la dissolution du parlement, estimant que la loi encadrant les élections parlementaires organisées il y a six mois était anticonstitutionnelle.
Pour la Cour, un tiers des députés ont été élus illégalement, et donc « la composition de toute la chambre est illégale, en conséquence, elle ne peut pas légalement être maintenue ».
D’après la décision de la justice égyptienne, le principe d’égalité n’avait pas été respecté par certains partis qui ont présenté des candidats au tiers des sièges réservés aux indépendants.
D’autre part, la cour suprême a invalidé la loi qui interdisait aux figures du régime Moubarak de briguer un mandat, ce qui permet au dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak Ahmed Chafiq de participer au second tour de cette présidentielle samedi et dimanche prochains contre le candidat du Parti de la Liberté et de la Justice, bras droit des Frères musulmans.
Cette loi n’était pas basée sur « des motifs objectifs » et « constitue une violation du principe d’égalité », menant à une discrimination sur des « raisons illogiques ».
Dans un communiqué, les Frères musulmans ont, de leur part, souligné que ce jugement « balayait » les progrès acquis depuis la chute de l’ancien président Hosni Moubarak en février 2011, appelant les électeurs à battre le candidat de l' »ancien régime ».
Les progrès en vue d’une transition démocratique et du transfert du pouvoir aux civils sont « balayés et renversés », ont déploré les Frères musulmans, ajoutant que l’Egypte se retrouve aujourd’hui « dans une situation encore plus dangereuse que dans les derniers jours du régime de Moubarak ».
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui gouverne l’Egypte depuis la chute de Moubarak, avait promis de céder le pouvoir à un gouvernement civil d’ici le 1er juillet.