jeudi 28 mars 2024

Les puissances mondiales ne tolèreront pas la création d’un Etat fragile en Afrique du nord (Chatha

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Lareleve.ma-MAP

 

  Les puissances mondiales, en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, ne tolèreront pas la création d’un Etat fragile dans la région de l’Afrique du nord, a affirmé le prestigieux Institut Royal des Affaires Internationales (Chatham House, basé à Londres), en référence aux desseins des séparatistes du Polisario et leurs partisans.

 

   « Les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu s’opposent à la création d’un Etat fragile et fragmentée en Afrique du nord », une région qui se trouve exposée aux menaces posées par la dangereuse instabilité qui prévaut dans les pays du Sahel, a indiqué dans une interview à la MAP, Mme Clair Spencer, directrice du département Moyen-Orient/Afrique du nord au sein de Chatham House.

 

  L’instabilité dans cette région pose de sérieux défis pour les pays du Maghreb et au-delà pour le continent européen, a-t-elle dit, citant les activités de l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui a tiré profit de la chute de l’ancien régime libyen pour renforcer ses activités notamment de trafic d’armes.

 

  L’AQMI n’est plus le seul acteur dans la région avec l’émergence d’autres groupes au Niger, au Mali et au Nigéria, a-t-elle averti, soulignant que les problèmes dont pâtit le Sahel sont accentués par une dangereuse fragmentation née de l’absence d’Etats forts et capables de garantir la stabilité.

 

  Il s’agit d’une situation qui offre un terrain fertile au trafic de tout genre (armes, drogues et être-humains) et pour les activités de rapt notamment de ressortissants occidentaux, a indiqué la responsable, mettant en garde que les pays du Maghreb ne sont pas totalement à l’abri de l’impact de cette situation.

 

  Il serait difficile pour ces pays d’assurer un contrôle efficace de leurs frontières dans un environnement aussi compliqué sans une coopération accrue, a-t-elle dit, mettant l’accent sur la nécessité de parvenir à un règlement de la question du Sahara.

 

  Soulignant que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, en particulier la France et les Etats-Unis, « encouragent les efforts consentis par le Maroc pour le développement » des provinces sahariennes, la responsable de Chatham House a regretté « le refus » de l’Algérie d’entamer des discussions avec le Maroc pour parvenir à une solution.

 

 áÇ Les autorités algériennes « argumentent que leur pays n’est pas une partie prenante au conflit même s’il continue d’abriter les camps du polisario sur son territoire à Tindouf », a dit Mme Spencer.

 

  « Une discussion bilatérale entre Rabat et Alger pourrait aider à aller de l’avant et trouver un terrain d’entente sur la question du Sahara », a-t-elle estimé, citant la volonté du Maroc de réchauffer ses relations avec son voisin de l’est suite à la récente visite effectuée en Algérie par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani.

 

  Par ailleurs, Mme Spencer a jugé que le renforcement de l’intégration économique dans la région du Maghreb, imposée comme nécessité suite aux changements survenus l’année dernière sur la scène régionale, pourrait servir de moyen pour éliminer les barrières entre le Maroc et l’Algérie, et partant favoriser un règlement de la question du Sahara.

 

  Revenant sur la récente décision du Maroc de retirer sa confiance à Christopher Ross, envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu pour le Sahara, Mme Spencer a estimé qu’il était temps pour l’organisation internationale de changer son émissaire dans le but de donner une nouvelle impulsion aux discussions.

 

  Le prochain facilitateur onusien doit disposer d’une vaste expérience dans ce genre de dossiers pour être en mesure d’apporter une nouvelle vision fondée sur une règle fondamentale qu’est l’impartialité, a-t-elle dit.

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