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Se souviendra-t-on encore l’an prochain du palmarès 2012 ? De son Amour de Palme d’or, sans doute. Une récompense méritée pour le seul très grand film de la sélection et le plus beau de son auteur, Michael Haneke. «Amour est le film qui a suscité la plus grande émotion», témoignait dimanche Jean Paul Gaultier. Ceux qui iront voir en salle Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, confrontés à la vieillesse et à la dépendance, en ressortiront également bouleversés.
La revanche aux Césars
L’an prochain, on se souviendra encore de La Part des anges de Ken Loach (prix du jury), tant on a dégusté cette comédie parfumée comme un vieux malt. On est plus sceptique sur la postérité que laisseront le médiocre Reality de Matteo Garrone (grand prix), l’austère Au-delà des collines de Cristian Mungiu (prix du scénario), et l’impénétrable Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas (prix de la mise en scène). Dans le jury, Raoul Peck et Andrea Arnold ont ardemment défendu ce film. Mais Jean Paul Gaultier a confié qu’il n’avait dépassé Holy Motors que d’une voix. Un prix aurait pu aider le film de Leos Carax à s’installer en salle, mais le buzz cannois devrait attirer les curieux. Le vétéran Alain Resnais comptera sur la fidélité de son public pour Vous n’avez encore rien vu. Et Jacques Audiard, avec De rouille et d’os, connaît déjà un franc succès. Entre ces films français de qualité, tous oubliés du palmarès, la revanche se jouera aux Césars. Où ils retrouveront face à eux… Amour. Car lui aussi est un film français. Non seulement parce que ses acteurs le sont, mais également parce qu’il a été majoritairement financé par des capitaux hexagonaux.