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La marche nationale initiée par les deux syndicats CDT et FDT le dimanche 27 Mai 2012, et qui a vu la participation de plusieurs milliers de citoyens dont une pléiade de symboles de la gauche marocaine, est de nature à brouiller d’avantage l’échiquier politique marocain.
D’aucuns diront que c’est un signe du retour en force de la gauche et une initiative louable de rapprochement et d’unification du mouvement syndicale marocain tant attendue et souhaitée par les militants. Cependant, un tel prétexte ne saurait dissimuler les dessous des cartes qui sont loin d’être dévoilés par un simple accord de coordination passé entre la CDT et la FDT, centrale affidée à l’USFP.
En effet, Jamais un tel rapprochement ne s’est opéré entre les deux centrales ennemies et ce depuis que les deux organisations, l’USFP et la CDT, ont rompu les liens en 2001. Rupture qui s’est opérée sur fond d’allégations et d’accusations trop forte pour espérer un pareil rapprochement.
Se pose alors la question de savoir les vrais motifs de ce mariage entre l’USFP et le syndicat de « Bousberdilla (surnom donné au patron de la CDT, Noubir Amaoui, du fait du port continu des espadrilles) par FDT interposée.
La réponse se situe dans l’histoire même de l’USFP, qui n’a jamais accepté la cohabitation avec d’autres concurrents surtout lorsqu’il est privé de commandes, c’était le cas notamment avec l’UMT, l’UNEM, l’AMDH, et la CDT sans oublier les nombreuses associations et organisations de la société civile..
Ainsi, et Bien que la FDT continue à clamer son «indépendance», il s’agit, à ne pas s’y méprendre, d’un accord entre l’USFP et la CDT. Les deux y trouvent d’ailleurs leur compte: la CDT peut de nouveau s’appuyer sur un grand parti, quoique traversant actuellement des moments difficiles, et l’USFP est, depuis qu’elle a rejoint l’opposition, à la recherche d’un puissant relais syndical à même de réconcilier le parti avec sa base populaire.
C’est une tactique qui n’a rien à voir avec le souhait et la demande formulée par les syndicalistes de voir leur mouvement unifié. Sinon pourquoi diviser auparavant pour revenir sur ses décisions avec les dommages collatéraux qui en découlent?
Les marocain ne sont pas dupes ni amnésiques, ils sont très attentifs à la moindre transaction qui se fait à leur dépens.