jeudi 25 avril 2024

Duel Morsi-Chafiq au 2nd tour de la présidentielle en Egypte

-

 

 

 

Lareleve.ma-Reuters

 

  Le second tour de l’élection présidentielle égyptienne, les 16 et 17 juin, opposera le candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi à l’ancien Premier ministre de Hosni Moubarak Ahmed Chafik, a rapporté lundi l’agence officielle Mena.

 

  Citant une source anonyme, Mena écrit que tous les recours concernant le premier tour, organisé les 23 et 24 mai, ont été rejetés par la commission électorale, qui doit annoncer les résultats officiels dans la journée.

 

  Le candidat islamiste dissident Abdel Moneim Aboul Fotouh a rejeté par avance ces résultats en remettant en cause l’honnêteté du scrutin.

 

La perspective d’un second tour entre Morsi et Chafik avait déjà été annoncée par les décomptes officieux établis par les médias et la plupart des équipes de campagne, qui créditent les deux hommes d’environ 25% des voix chacun.

 

  Ce duel heurte ceux qui, parmi les 50 millions d’électeurs égyptiens, se méfient tout autant de l’instauration d’un régime islamiste que d’un retour d’un Etat laïque autocrate soutenu par l’armée.

 

  Beaucoup d’entre eux pourraient choisir l’abstention pour ne pas avoir à trancher entre deux solutions qu’ils rejettent.

 

  « Je rejette ces résultats et je ne les reconnais pas », a déclaré Aboul Fotouh, un ancien membre des Frères musulmans, qui serait arrivé quatrième selon les résultats officieux.

 

  « La conscience nationale n’autorise pas à qualifier ces élections d’honnêtes », a-t-il ajouté.

 

  Aboul Fotouh est l’un des candidats à avoir déposé des recours, avec Hamdine Sabahi, représentant de la gauche nassérienne, officieusement troisième, et l’ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, qui serait cinquième.

 

  Mais seul l’islamiste dissident, qui déclare que des voix ont été achetées et que des représentants de plusieurs candidats ont été empêchés de se rendre dans des bureaux de vote pendant le dépouillement, a pour l’heure catégoriquement rejeté les résultats.

 

  Lors d’une conférence de presse, Amr Moussa a reconnu que des questions se posaient à propos du vote. « Il y a eu des infractions, mais cela ne devrait pas changer notre opinion sur la démocratie et la nécessité de choisir notre président », a-t-il toutefois ajouté.

 

LES FRÈRES CHERCHENT DES ALLIÉS

 

  Les deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle en Egypte ont poursuivi ce week-end leurs efforts pour élargir leur base électorale.

 

  Les Frères musulmans, qui dominent les deux chambres du Parlement après leur victoire aux législatives organisées durant l’hiver, tentent de convaincre leurs adversaires malheureux du premier tour de constituer un front commun contre Ahmed Chafik.

 

  L’ancien Premier ministre de Moubarak, renversé en février 2011, a lui aussi tendu la main aux jeunes révolutionnaires aux yeux desquels il apparaît pourtant comme une figure honnie du passé, en se posant comme protecteur du soulèvement.

 

  « Je parierais sur une flambée de violence au cours des deux prochaines semaines », déclare un diplomate occidental, prédisant qu’une telle perspective jouerait en faveur de Chafik, qui a fait campagne sur le maintien de l’ordre.

 

  Du côté des Frères musulmans, on indique que le parti Liberté et justice (PLJ) créé par la confrérie a préparé une série de propositions pour s’attirer des alliés.

 

  Parmi ces options figureraient la création d’un cercle de conseillers du président, fort de cinq membres, la désignation d’Aboul Fotouh et de Sabahi aux postes de Premier ministre ou vice-président, l’attribution de postes ministériels à d’autres partis ou encore des compromis sur les projets de loi et sur la composition de l’assemblée chargée d’élaborer une nouvelle Constitution.

 

  Jusqu’ici, Aboul Fotouh et Sabahi se sont tenus à distance des Frères musulmans.

 

  Seul Amr Moussa a estimé qu' »on ne peut accepter le retour du régime Moubarak ». « Je ne vais pas consulter (les Frères musulmans) mais s’ils souhaitent me consulter, j’étudierai leur requête », a-t-il dit.

- Advertisment -