vendredi 29 mars 2024

Plan stratégique national de lutte contre le Sida 2012-2016

-

 

 

 

Lareleve.ma-MAP

 

  La nouvelle stratégie marocaine de lutte contre le Sida vise trois objectifs majeurs, à savoir la réduction de 50% d’ici 2016 des nouvelles infections par le VIH, la réduction de 60% de la mortalité des personnes vivant avec le VIH et l’optimisation de la gouvernance et la gestion de la riposte nationale au niveau central et décentralisé. Le point sur la situation.

 

  Lancé mardi à Rabat, à l’occasion de la visite au Maroc du directeur exécutif du Programme commun des Nations-Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA), Michel Sidibé (2 au 4 avril), le plan stratégique national de lutte contre le Sida 2012-2016, se veut une réponse nationale efficace à la lutte contre cette épidémie.

 

  Cette stratégie prévoit une série d’interventions visant à étendre les programmes de prévention contre la maladie pour atteindre la couverture d’au moins 60% auprès des personnes les plus exposées.

 

  Dans ce sens, le plan stratégique compte mener plusieurs interventions phares, dont l’élaboration de programmes de prévention pour les populations vulnérables, notamment les jeunes et les femmes.

 

Objectifs : zéro nouvelle infection, zéro décès

 

  Cette stratégie prévoit également le lancement d’un programme de marketing social du préservatif et la création de 30 nouveaux centres de dépistage. De même, le dépistage du VIH sera intégré dans 358 centres de santé et 55 centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires. À terme, deux millions de personnes seront testées d’ici 2016.

 

  Il s’agit aussi de l’extension du dépistage VIH chez les femmes enceintes pour atteindre la couverture de 80% des femmes enceintes vivant avec le VIH par la prévention de la transmission du VIH mère-enfant, l’extension de la couverture par le traitement antirétroviral et l’appui psychologique et social, afin d’atteindre 80% des personnes nécessitant un traitement d’ici 2016.

 

  Il est également question du renforcement du partenariat avec le secteur religieux, le secteur privé et le milieu de travail, et de l’élaboration d’une stratégie sur les droits humains et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination avec l’implication du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

 

  Lors d’une rencontre mercredi avec les jeunes membres de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida (OPALS MAROC), Michel Sidibé a appelé à ouvrir un débat sur l’éducation sexuelle responsable pour que les jeunes, qui sont livrés à eux mêmes, puissent avoir des informations correctes sur le mode de transmission du virus.

 

Le Sida au Maroc : les faits

 

  De 1986 à 2011, quelque 6.453 cas de VIH/Sida ont été notifiés dans le Royaume, dont 4.169 au stade de Sida et 2.284 porteurs du virus qui ne développent pas encore la maladie.

 

  Selon les chiffres du ministère de la Santé, l’épidémie est concentrée au sein des populations les plus exposées, avec 5% des professionnelles du sexe et des homosexuels infectés. La proportion de personnes infectées par le VIH est beaucoup plus élevée chez les usagers de drogues injectables à Nador avec 22% selon le ministère.

 

  Toutefois, la prévalence du VIH dans la population générale reste faible, se situant à 0,15%.

 

  Concernant la répartition géographique des personnes infectées par le VIH, 78% vivent en milieu urbain notamment dans les régions du Souss-Massa-Draâ, Marrakech-Tensift-Al-Haouz et le Grand Casablanca qui concentrent à elles seules 58% des cas notifiés.

 

  En outre, la grande majorité des porteurs du VIH, soit 71%, sont des adultes  âgés entre 25 et 44 ans et 2% sont des enfants. La proportion de femmes a quant à elle atteint près de 50% des cas.

 

  Quant au mode de transmission, la contamination par VIH/Sida se fait principalement par voie hétérosexuelle, par usage de drogues injectables notamment dans l’Oriental et Tanger-Tétouan. Plus de la moitié des nouvelles infections se produisent parmi les populations à risque, tandis que 71% des femmes seraient infectées par leur conjoint atteint.

 

  À noter que le budget alloué pour mener ces actions est estimé à 810 millions de dirhams sur 5 ans, dont 46% sur le budget de l’État, 41% sur le programme du fonds mondial et 13% dans le cadre des autres sources nationales.

- Advertisment -