Houda Belabd
Produit par le prince Hicham, cousin du roi Mohammed VI, un documentaire intitulé « Whisper to a roar » (du murmure au rugissement) retrace l’histoire de la démocratisation des états, en se basant sur les pays les plus mouvementés au monde actuellement.
La fondation Moulay Hicham a financé un film-documentaire qui recueille une série d’entretiens réalisés avec des personnalités politiques mondiales, interrogées par le prince. « Whisper to a Roar » sortira en avril prochain en avant-première à l’université de Standord aux Etats-Unis et ce, avant de sortir en salle aux Etats-Unis et en Europe.
Le film réalisé par le cinéaste américain Ben Moses, se veut une rétrospective humaine des transformations à la démocratie dont l’ultime illustration fut le printemps arabe en Afrique du Nord.
C’est en 2008 que le prince Hicham a souhaité réaliser ce documentaire. Après l’avoir examiné avec Ben Moses, il a construit le film autour d’une narration de faits révolutionnaires, portée par la voix de l’acteur anglo-américain Alfred Molina, présentant ainsi des histoires de vie durant les révolutions populaires.
La trame politique et analytique est assurée par des entretiens, conduits par le prince, de personnalités influentes tels des chefs d’Etats, des opposants, des militants et des syndicalistes.
Des révolutionnaires à l’honneur…
Amr Moussa, Ayman Nour, Mohamed El Baradai (tous ayant eu l’idée de se présenter aux élections présidentielles en Egypte un jour) ont daigné commenter l’Egypte du 25 janvier 2011, celle d’avant, mais aussi et surtout celle d’aujourd’hui.
L’ex premier ministre malaisien, Mahatir Mohamed ainsi que son ex principal opposant Anouar Ibrahim représentent la Malaisie prospère et retracent l’historique politique d’un pays musulman, aujourd’hui, démocratique.
Le prince Hicham a également interrogé la passionaria birmane Aung San Suu Kyi. Quant à l’Europe c’est la première ministre Yulia Volodymyrivna Tymoshenki, actrice de la révolution orange en Ukraine qui expose la longue vers la démocratie qu’a connu son pays. Hugo Chavez, lui, parlera au nom de l’Amérique du Sud. En effet, le film présente également le conflit et la lutte pour la démocratie au Vénézuela. Ce chapitre schématise notamment les évolutions contradictoires de la démocratie dans certains pays du globe.
Cependant, l’expérience du Mozambique reste parmi les plus éloquentes au niveau de l’Afrique noire. En effet, lors de son entretien avec le dirigeant syndical Morgan Hangraa Mogambe, le prince découvre le tiraillement de cet homme entre les élections législatives, présidentielles et le remaniement gouvernemental du pays.
Ainsi, des diversités civilisationnelles, interreligieuses et culturelles naît l’analyse de la perception de la démocratie. Telle est la devise que le prince Hicham tend à véhiculer à travers ce documentaire qui a nécessité un travail important. Aussi, le prince tient-il à ressortir, par le biais de ce film-documentaire, l’esprit de la démocratie qui a littéralement explosé lors du printemps arabe et de lier celle-ci avec les sacrifices des citoyens. D’où le murmure (volonté secrète des peuples) qui s’est transformé en un inéluctable rugissement (révolutions actuelles).
Ironiquement, des proches du prince se demandent si le film participera au Festival international du film de Marrakech. «Le visa ne pourra être donné que par le palais», répondra le prince