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Nicolas Sarkozy a plaidé dimanche pour une révision des accords de Schengen, qui régissent la libre circulation des personnes en Europe, afin de maîtriser les « entrées » sur le territoire européen et d’imposer une « discipline commune dans les contrôles aux frontières ».
« L’Europe ne peut pas être la seule région du monde à si mal faire respecter ses frontières », a-t-il lancé, lors de son meeting national à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
« Dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l’Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent », a-t-il affirmé. « Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre dignement à la gravité de la situation. Ils doivent être révisés (…) On ne peut pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules mains des technocrates et des tribunaux ».
Le président-candidat a appelé de ses vœux un « gouvernement politique de Schengen, comme il y a désormais un gouvernement politique de la zone euro ». Il a souhaité une « discipline commune dans les contrôles aux frontières ». « Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant », a-t-il affirmé, prônant une « convergence renforcée en matière de droit des étrangers et de droit d’asile ».
Nicolas Sarkozy a menacé -s’il est réélu- de suspendre la participation de la France aux accords de Schengen si « dans les douze mois qui viennent », « aucun progrès sérieux » n’était constaté.
« Il y a urgence, car il n’est pas question que nous acceptions de subir les insuffisances de contrôle aux frontières extérieures de l’Europe », a-t-il martelé.
Mercredi, sept pays du nord de l’UE – l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et la Grande-Bretagne (qui n’est pas membre de l’espace Schengen) – ont demandé un plan d’action pour lutter contre l’immigration clandestine. Ils ont aussi demandé à la Turquie de mieux contrôler ses frontières.
Les citoyens européens peuvent voyager sans passeport dans l’espace Schengen, qui recouvre 22 pays membres de l’UE (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède) et quatre Etats associés (Islande, Norvège, Suisse et Liechtenstein).
En revanche, pour entrer ou sortir des cinq pays membres de l’UE qui ne font pas partie de l’espace Schengen (Bulgarie, Chypre, Irlande, Roumanie et Royaume-Uni), une pièce d’identité reste obligatoire.
Entrée en vigueur en 1995, la convention Schengen a aboli les contrô les aux frontières intérieures et créé une frontière extérieure unique où sont effectués les contrô les d’entrée dans l’espace Schengen. Des règles communes en matière de visas, de droit d’asile et de contrô le aux frontières externes ont été adoptées.