mercredi 24 avril 2024

Le sucre venu de l’espace

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Lareleve.ma

    Deux météorites révèlent la présence de sucres, des molécules organiques qui pourraient avoir contribué à l’apparition de la vie sur Terre. En soi, ce n’est pas la première fois qu’on décèle la présence de molécules organiques – lesquelles ne sont pas de la vie proprement dite, mais des « briques » pouvant conduire à des formes de vie – dans des météorites. Ni même dans l’une des deux météorites dont il est question ici : la météorite Murchison, qui a tellement été étudiée depuis plus d’un quart de siècle qu’elle est devenue la référence dès qu’on parle de molécules organiques et de cailloux cosmiques. Mais il manquait une pièce au puzzle, lit-on dans la dernière édition de la revue Nature: les composés polyhydroxydés. Polyols, pour les intimes. Parmi lesquels, les sucres, vitaux pour… la vie.

 

 

    Les polyols sont essentiels à toutes les formes de vie qu’abrite notre petite planète : ils sont des composants de base des acides nucléiques que sont l’ADN et l’ARN, mais aussi des composants de base des membranes de nos cellules, en plus d’être des sources d’énergie pour ces mêmes cellules. Bref, ne partez pas sans elles…

 

 

    Ce qu’on avait décelé dès les années 70 dans la Murchison, c’étaient des acides aminés, des molécules organiques là aussi, qui ne sont pas moins importantes pour les formes de vie que nous sommes, mais insuffisantes si elles sont seules dans le décor. Par contre, déjà, à eux seuls, ces acides aminés avaient relancé les spéculations sur la vie extra-terrestre : si ces composants essentiels à la vie pouvaient se retrouver jusque dans des météorites, avait-on dit à l’époque, cela démontrait qu’on n’en trouvait pas uniquement sur la Terre. Et s’il y avait des composés organiques ailleurs, peut-être y avait-il aussi, qui sait…

 

 

    Autre constatation : si on retrouve des acides aminés et, désormais, des sucres dans des météorites qui sont tombées sur la Terre (la Murchison en Australie 1969, l’autre, la Murray, aux Etats-Unis en 1950), il y en avait peut-être aussi dans les myriades de météorites qui ont bombardé la Terre à l’aube de son histoire. Aussi, les auteurs de la recherche de Nature – six chercheurs, dont cinq affiliés à la Nasa – posent ou plutôt reposent la question suivante : et si c’était ainsi, grâce à un « ensemencement » cosmique, que la vie avait naqui sur Terre ? Aujourd’hui, cette question est banale ; il y a un quart de siècle, elle commençait à peine à être prise au sérieux.

 

 

D’après Archimède Analyses – Février 112

 

 

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