samedi 20 avril 2024

Mort d’un journaliste français en Syrie, Paris veut une enquête

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Reuters

   La France a demandé mercredi que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l’attaque qui a coûté la vie à un journaliste de France Télévisions à Homs, en Syrie.

 

  Le groupe de télévision publique a annoncé ce même jour la mort de son grand reporter Gilles Jacquier, le deuxième membre de l’équipe de journalistes de France 2 étant indemne.

 

  « Ils étaient en mission autorisée par le gouvernement syrien, pour un reportage destiné au magazine de la rédaction Envoyé spécial », peut-on lire dans un communiqué. « Nous sommes en contact avec les autorités syriennes et françaises pour rapatrier le corps et l’équipe de France 2. »

 

  Selon la télévision syrienne Addounia, le journaliste a trouvé la mort dans une attaque qui a fait au total huit morts et 25 blessés.

 

  Les deux journalistes, qui se trouvaient près du quartier d’Akrama, ont été atteints par des tirs de grenade ou de roquette, a dit Rami Abdoulrahman, de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), dont le siège se trouve en Grande-Bretagne.

 

  Selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), qui cite un témoin, un obus est tombé sur un groupe de journalistes qui se trouvaient en reportage, sous contrôle des autorités.
Gilles Jacquier a selon RSF été tué sur le coup et l’obus a touché de nombreuses personnes présentes.
Le grand reporter de France Télévisions, qui a obtenu en 2003 le prix Albert Londres et a couvert les guerres en Irak, au Kosovo, en Israël et en Afghanistan, est le premier journaliste étranger tué en Syrie depuis le début de l’insurrection, le 15 mars 2011.

 

LIBERTÉ D’INFORMATION, DIT LA France

  Le président Nicolas Sarkozy a demandé dans un communiqué que « toute la lumière » soit faite sur les circonstances de la mort du reporter.

 

   Ce décès « rappelle à chacun d’entre nous la difficulté du métier de journaliste, les dangers qu’ils encourent, et en même temps l’importance dans des régimes qui sont ce qu’ils sont, dans des situations qui sont ce qu’elles sont, d’avoir des femmes et des hommes courageux qui vont dire la vérité de ce qui se passe », a aussi déclaré le chef de l’Etat.

 

  « Je suis sûr que toutes les formations politiques, ici, s’associeront à l’expression de ces sentiments émus », a-t-il ajouté lors de ses vœux aux parlementaires.

 

  Dans un communiqué, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, affirme qu' »il appartient aux autorités syriennes d’assurer la sécurité des journalistes internationaux sur leur territoire et de protéger cette liberté fondamentale qu’est la liberté d’information ».

 

  L’ambassadeur de France en Syrie, qui doit se rendre à Homs, a demandé au gouvernement syrien que toute l’aide nécessaire soit apportée aux personnes qui accompagnaient le journaliste.

 

  « Face à ce drame, j’adresse toutes mes condoléances à la famille et aux proches de notre compatriote, ainsi qu’à la rédaction de France Télévisions. Je présente également mes condoléances aux familles et aux proches de toutes les victimes de cette attaque », ajoute Alain Juppé dans un communiqué.

 

  Le candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, a lui aussi fait part de son « immense émotion ».

 

   « Les autorités syriennes, responsables des massacres commis entre les populations civiles, viennent de faillir à une autre de leurs obligations fondamentales: garantir la sécurité des journalistes et la liberté de l’information », écrit-il dans un communiqué.

 

  Le président syrien Bachar al Assad, confronté depuis dix mois à des manifestations antigouvernementales, a assuré mercredi à Damas que la Syrie triompherait des « comploteurs étrangers ».

 

  Selon l’Onu, la répression des manifestations antigouvernementales a fait plus de 5.000 morts. Damas fait état pour sa part de 2.000 soldats et policiers tués dans les violences.

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