mercredi 24 avril 2024

Accord Maroc-UE: L’Espagne pris entre le marteau de la pêche et l’enclume agricole

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Ristel Edimo

  La pêche, oui mais l’agriculture… ? Les autorités espagnoles sont à Bruxelles pour négocier le renouvellement de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, avec des positions bien curieuses concernant le dossier agricole.

 

  Miguel Arias Cañete, Le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement est à Bruxelles pour une rencontre avec le commissaire européen de la Pêche, Marie Damanaki. Orde du jour : l’adoption de directives de négociation d’un nouvel accord de pêche avec le Maroc. Mais avant, Miguel Arias Canete présentera, au commissaire européen de l’Agriculture, la position espagnole sur la question agricole, rapporte  le site espagnol El Mundo.

 

  Cette démarche est réalisée sous l’impulsion de Mariano Rajoy. Le mois dernier, le Chef du gouvernement espagnol indiquait vouloir tout mettre en œuvre afin de renouveler l’accord entre le Maroc et l’Union européenne, selon le site EFE Agro. Mais si le poisson marocain est fort intéressant, les produits vivriers, quant à eux, seraient un frein aux ambitions du voisin espagnol.

 

Charité bien ordonnée ?

  Lorsqu’il a pris le pouvoir, Mariano Rajoy avait pour objectif de faire du secteur primaire sa priorité. Chose dite, chose faite. Le secteur agricole est « très important dans le produit intérieur brut espagnol et contribue énormément à l’emploi », a affirmé Rajoy. Pour démontrer son engagement pour le développement de cette source incontestable de revenus pour le pays, le premier ministre avait commencé par créer un ministère de l’Agriculture. Il continue de tout mettre en oeuvre pour répondre à cette problématique dans son pays.

 

Et les relations maroco-espagnoles dans tout ça?

  Lors de sa récente visite, Mariano Rajoy voulait renforcer les relations avec le Royaume, relations basées sur des « liens séculaires d’amitié et de bon voisinage, un partenariat multisectoriel », indiquait un communiqué du cabinet royal. Qu’en est-il ?

 

  Les intérêts espagnols semblent primer en matière agricole, alors que les pêcheurs marocains partagent les côtes nationales avec les « amis-voisins ». Outre ce fait, les exportations de poissons font grimper les prix sur le marché national. Tout ceci arrive à l’insu des professionnels agricoles marocains. L’Association Marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (Apefel) dit ne pas être au courant de ces dessous révélés de la rencontre de Bruxelles. Une situation qui prêterait à de l’infidélité de la part des espagnols. La définition même d’un accord implique la recherche d’un compromis pour la satisfaction des différents partis. Dans le cas présent, il apparait clairement que le Maroc est évincé. Pourrait-on réellement parler de relation d’amitié et de bon voisinage quand les choses sont ainsi faites ?

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