Par Ahmad Anwal
Comme cela lui arrive chaque fois qu’il se sent isolé ou oublié, Ali Anouzla a enfourché son dada et s’est de nouveau autoproclamé défenseur de ceux qui ne le lui ont pas demandé. Cette fois-ci c’est du côté des camps de Lahmada qu’Ali est allé chercher prétexte pour déverser son trop plein de fiel. Dans un article intitulé « Sahara : le grand quiproquo » et qui a été publié sur son site mercredi, il a osé ce qu’aucun analyste ou expert parmi les plus érudits n’a eu l’audace de faire en ramenant un conflit régional vieux de plus d’une génération à une simple question d’humeur. Dans un raccourci auquel seuls les esprits malveillants ou dérangés oseraient s’associer, Ali le maléfique a en effet déclaré que la question du Sahara sur laquelle planchent les plus grandes compétences de l’ONU depuis des décennies n’est qu’une affaire de frustration. De « Hogra », dit-il. Bien qu’on le soupçonne savoir ce qu’est ce sentiment qui semble ne jamais devoir le quitter et dont il est obnubilé au point de le voir partout, l’explication est tirée par les cheveux d’un chauve. En fait, il n’y a qu’Anouzla pour se fonder de tels propos.
Mieux vaut donc passer à l’autre explication du nouveau théoricien des développements géostratégiques dans la région. Pour le locataire du site Lakom, c’est la gestion élitiste des affaires de nos provinces sahariennes qui « est cause de la situation qui y prévaut actuellement ». Evidemment, pour rester fidèle à sa posture d’opposant que ne séduisent pas les avancées du Maroc, il ne voit de cette réalité que l’enrichissement des Dirhem, Rachid, Joummani … et quelques généraux- dont il ne cite pas les noms. Outre qu’on ne peut reprocher à Othman Benjelloun, Akhannouche, Chaabi et d’autres d’avoir légalement fait fortune dans leur pays, Anouzla ne sait donc manifestement pas que l’investissement public opéré dans nos provinces sahariennes est le premier en importance dans le Royaume et que le niveau de chômage y est l’un des plus bas. On pourrait l’excuser de cette ignorance s’il n’est que ce n’est pas la seule à son passif.
Cependant, il est excessif de penser que le grand quiproquo d’Ali n’est fait que d’erreurs car il recèle quelques vérités. Celle-ci en particulier : que natifs de Tan-Tan, les Ouali, Mustafa Sayed et la plupart des fondateurs du Polisario, qui du reste ont fait leurs études dans la région de Tiznit, sont bien ce qu’ils ne disent pas : des Marocains de souche. Ce sont leurs ambitions personnelles qui les ont portés à nier cette marocanité. Espérons qu’Ali n’a pas de projets personnels qui le conduisent à renier ses racines, lui qui est de Guelmime.
photo: Ali Anozla et Hassan Aourid