Plus de la moitié de la population américaine est désormais entièrement vaccinée contre le Covid-19. Un peu plus de 64% de la population américaine, soit 215 millions de personnes, a aujourd’hui reçu au moins une dose de l’un des trois vaccins autorisés dans le pays, selon les autorités sanitaires, alors que les États-Unis subissent depuis plusieurs semaines une flambée de l’épidémie liée au variant Delta.
Depuis la mi-septembre, la vaccination contre le Covid-19 est devenue obligatoire pour tous les membres des forces armées américaines. Le Pentagone emploie près de 1,4 million de soldats.
En effet, dans une note antérieure adressée aux employés du Pentagone, le ministre de la Défense, Lloyd Austin, avait fait savoir que les militaires « devront être vaccinés » à cette date. De son coté, Joe Biden a déclaré, dans un communiqué, «fortement soutenir» cette décision, affirmant qu’il partageait avec Lloyd Austin «un engagement immuable pour s’assurer que nos troupes aient tous les outils nécessaires afin d’effectuer leur travail aussi sûrement que possible ».
Ainsi, tout militaire « ayant dérogé à cette règle » sera sévèrement puni. par ailleurs, l’US Navy a prévenu que les marins qui refuseraient de se soumettre à la vaccination désormais obligatoire dans l’armée américaine contre la COVID-19 seraient renvoyés à la vie civile, une menace que le Pentagone avait jusque-là évité de brandir.
C’est la première fois qu’une telle menace est brandie par le Pentagone. Jusqu’ici, les responsables militaires évitaient soigneusement de répondre aux questions sur les sanctions auxquelles s’exposeraient les réfractaires au vaccin.
L’US Navy a précisé que 98% de ses 350 000 membres en service actif étaient au moins partiellement vaccinés, ce qui laisse environ 7000 marins potentiellement concernés par un renvoi.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué que 96,7% des quelque 1,4 million de militaires américains en service actif avaient reçu au moins une dose. Avec les réservistes, le taux tombe à 80%, a-t-il précisé.
Selon le vice-amiral John Nowell, chef du personnel de l’US Navy, la COVID-19 a fait 164 morts dans la marine américaine, militaires en service actif, réservistes, employés civils, familles et sous-traitants compris. Sur ce nombre, 144 n’étaient pas vaccinés et le statut des 20 autres est inconnu.
La Navy donne désormais jusqu’au 28 novembre à tous les marins d’active pour être pleinement vaccinés, c’est-à-dire qu’ils devront avoir reçu leur dernière dose le 14 novembre au plus tard.
Les marins refusant la vaccination seront exclus de l’armée avec une mention «honorable», ce qui devrait leur permettre de toucher leur retraite militaire, mais ils pourraient être forcés à rembourser certains frais de formation, prévient le communiqué de la Navy. Ceux qui obtiendront une exemption pour raisons médicales, religieuses ou autres courent le risque d’être réassignés.
De toutes les branches de l’armée américaine, la Navy est celle qui a pris les mesures les plus énergiques contre la COVID-19, en raison du danger posé par la promiscuité à bord des navires de guerre, notamment des sous-marins.
L’an dernier, le porte-avions USS Roosevelt avait été immobilisé pendant plusieurs semaines à Guam après une épidémie de COVID-19 qui avait affecté près d’un quart des 4865 membres de l’équipage, et fait un mort.
Fin juillet, Joe Biden avait demandé à l’armée de réfléchir à « comment et quand » ajouter le vaccin contre le Covid-19 à la liste des vaccins obligatoires pour les troupes. La Maison-Blanche avait fait savoir au même moment que des millions d’employés fédéraux devraient soit être vaccinés, soit se plier à une série de contraintes.
Confronté à une épidémie de Covid-19 qui n’en finit pas avec le variant Delta, Joe Biden a opté pour la manière forte en rendant obligatoire la vaccination pour deux tiers des travailleurs américains et enfin «tourner la page» du coronavirus.
Le président américain a signé un décret obligeant les quelque 4 millions d’employés fédéraux à se faire vacciner, sans possibilité désormais d’échapper à la seringue en se faisant tester régulièrement, selon un document diffusé par la Maison Blanche. Sont également concernés les salariés de sous-traitants d’agences fédérales, le personnel de maisons de retraite recevant des subventions fédérales (17 millions) et les écoles placées sous le contrôle fédéral (écoles militaires ou tribales).
Cette nouvelle «stratégie» vise les 80 millions d’Américains encore non vaccinés, soit 25% de la population. Cette «minorité identifiée d’Américains soutenue par une minorité identifiée de responsables politiques empêche l’Amérique de tourner la page» du Covid-19, a dénoncé le président.
Il s’en est pris aux «responsables élus (qui) travaillent activement pour saper la lutte contre le Covid-19» en interdisant toute mesure stricte comme le port obligatoire du masque, au nom des libertés individuelles, même si les cas positifs et les décès ont explosé cet été à cause du variant Delta dans plusieurs Etats conservateurs.
«Il ne s’agit pas de liberté, ou de choix personnel, mais de vous protéger ainsi que ceux autour de vous», a insisté Joe Biden.