vendredi 29 mars 2024

Le projet de la « Charte des Ouléma Africains » examiné à Nouakchott

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Les travaux de la réunion de la Commission scientifique de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, consacrés à l’examen du projet de la « Charte des Ouléma Africains », se sont ouverts samedi à Nouakchott, avec la participation de scientifiques, experts et membres de la Fondation issus de plusieurs pays africains, outre une délégation de scientifiques marocains.

Prévue sur deux jours, cette réunion intervient suite aux recommandations de la session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, tenue les 17 et 18 décembre 2019 à Fès et couronnée par l’approbation de l’élaboration d’un document référentiel, comme étant « la Charte des Ouléma Africains » affiliés à la Fondation. Cette charte est axée sur cinq principes complémentaires que sont « la science et les savants dans le contexte africain », « la préservation des grandes constantes religieuses africaines », « les valeurs islamiques et la protection du commun religieux », « la protection de la sécurité spirituelle en Afrique » et « Afrique: perspectives et aspirations ».

Le pilier principal de ces axes est la consolidation du commun religieux en tant que doctrine et comportement au niveau du continent africain, afin de protéger la sécurité spirituelle de ses peuples.

La réunion de Nouakchott, la première du genre tenue par la Fondation hors du Maroc, a pour objectif de discuter et d’étudier le projet de la Charte, afin de développer ses axes à travers des recherches sérieuses et des débats approfondis.

Lors de son allocution d’ouverture, le secrétaire général de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, Sidi Mohammed Rifki, a indiqué que les dangers qui guettent l’Islam requièrent la pleine coordination entre les Oulémas africains pour faire face aux courants destructeurs.

Ceci doit être fait « à travers l’explication et l’enseignement de notre religion qui prône la paix, l’harmonie, l’unité et le juste milieu, entre musulmans et non-musulmans et ce, pour préserver notre identité africaine commune que SM le Roi Mohammed VI, Président de la Fondation, ne cesse d’appeler à sa consolidation et sa consécration », a affirmé M. Rifki. Et de poursuivre que « les dispositions de la mise en oeuvre pratique du contenu de la Charte des Oulémas africains au sein des sociétés africaines, de religions, coutumes et langues multiples, imposent aux chercheurs d’évoquer les valeurs humaines et les principes fondateurs du système moral instinctif, sain et harmonieux qui caractérisent l’humanisme africain en termes de valeurs, principes, coutumes, éthique et particularités ». Il a également souligné que « les caractéristiques, les spécificités et les traits de l’être humain africain, qui diffèrent d’une région à l’autre et sont généralement caractérisées par des particularités, devraient être prises en considération lors de l’élaboration du projet de la Charte des Oulémas africains ». M. Rifki a en outre affirmé que la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains restera, sous le Haut patronage et la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandeur des croyants, fidèle à ses principes et objectifs afin de protéger la religion musulmane et les nobles valeurs humaines dans leur dimension africaine.

Pour sa part, le directeur de l’antenne de la Fondation en Mauritanie, Mohamed El Mokhtar Ould Bah, a qualifié de « pionnier » le projet de la Charte, élaboré de surcroit , a-t-il dit, par une Institution qui bénéficie de la haute sollicitude de SM le Roi Mohammed VI. M. Ould Bah, président de l’Université moderne de Chinguetti, a salué les efforts consentis par la Fondation dans l’élaboration du projet de la Charte des Oulémas africains qui est l’un des documents les plus importants de la Fondation, qu’il compare à une Constitution qui incarne les principes de ses Oulémas. L’élaboration du projet de la Charte a été confiée à des savants et experts africains, a-t-il fait savoir, notant que ce projet a déjà été examiné par un comité spécialisé, avant la décision de le soumettre à un comité élargi compte tenu de l’importance primordiale qu’il revêt.

De son côté, le président de la commission scientifique en charge de l’élaboration du projet de la Charte, Abu Bakr Dokori, président de l’antenne de la Fondation au Burkina-Faso, a indiqué que le but de ce projet était de mettre en évidence la vérité de l’Islam, soulignant l’importance d’un tel document, notamment dans ces circonstances où les musulmans sont exposés à divers types d’injustice et leur religion à une dénaturation de son image réelle. « Les érudits et les savants sont les plus à même de faire face à ces pratiques », a affirmé M. Dokori, décrivant le projet de la Charte des Oulémas africains comme un projet capital auquel il faudrait consacrer tout le temps nécessaire et les efforts qu’il mérite.

Les travaux de cette réunion, à laquelle participent des Oulémas du Tchad, de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Mali, du Nigeria, du Soudan, du Sénégal et de la Tanzanie, ainsi que du Maroc, s’articulent autour de cinq ateliers scientifiques traitant des axes de la Charte, ainsi qu’une réunion générale des participants aux ateliers pour approfondir le débat scientifique. Placée sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains est une institution scientifique, créée en 2015, qui veille à unir et à coordonner les efforts des théologiens musulmans du Maroc et des autres États de l’Afrique afin de présenter, diffuser et consolider les valeurs islamiques tolérants.

La Fondation, qui siège à Fès, vise également à animer l’action intellectuelle, scientifique et culturelle en rapport avec la religion musulmane, consolider les relations historiques qui lient le Maroc aux autres Etats africains et veiller à leur développement, encourager l’institution de centres et d’établissements religieux, scientifiques et culturels, veiller à la revitalisation du patrimoine culturel islamique africain commun, en le faisant connaître et en œuvrant à sa diffusion, sa conservation et sa sauvegarde, ainsi qu’à instaurer des relations de coopération avec les associations et les organismes poursuivant les mêmes objectifs.

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