samedi 7 septembre 2024

Le champ religieux a connu une véritable évolution depuis l’accession de SM le Roi au Trône

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Sous la conduite de S.M. le Roi Mohammed VI, le Maroc a parcouru bien du chemin sur la voie de la modernité, notamment dans les volets économique et social. Parmi les principaux chantiers qui ont changé le visage du Maroc durant les deux dernières décennies dans ces deux domaines on peut citer le champ religieux, qui a pour sa part connu une véritable évolution depuis l’accession du Souverain au Trône de Ses glorieux ancêtres. Culture de la tolérance, déradicalisation, formation des imams, visite du Pape…

L’identité marocaine est consubstantielle à la religion islamique. Celle-ci est le socle, le référentiel, le substrat de la Nation. Le statut de Commandeur des croyants donne la légitimité intrinsèque au Roi. C’est là une charge du khalifat axée notamment sur la défense et le respect de l’Islam. À ce titre, il doit définir les principes de la politique publique dans le domaine religieux. Dès son premier discours du Trône, le 30 juillet 1999, S.M. Mohammed VI a proclamé la nécessité pour le Maroc de préserver «son identité et sa spécificité, sans se refermer sur soi, dans le cadre d’une authenticité reconfirmée et d’une modernité qui ne renie guère nos valeurs sacrées.»

La réforme du champ religieux, elle, s’est faite en plusieurs étapes. Il s’agissait de faire face et de mettre pratiquement à nu toutes les instrumentalisations, sous différentes formes, de la religion à des fins politiques, voire subversives.

Mais dans le même temps, SM le Roi a veillé à déconstruire tout un discours islamophobe en Occident qui a été réactivé après les attentats du 11 septembre 2001 et qui s’est inséré dans la vie politique de pays européens par des partis populistes et d’extrême droite.

SM Le Roi a ainsi œuvré à mettre en relief les vrais principes de l’Islam, à savoir la modération, la tolérance et même l’humanisme de la religion. L’Islam malikite marocain est le référentiel et le corpus de cette vision.

En avril 2004, devant les oulémas marocains, il précise les principes doctrinaux de la religion : ceux du réformisme, du juste milieu, du bien commun et de l’ijtihad. Il insiste sur une approche renouvelée assise sur «une stratégie intégrée, globale et multidimensionnelle».

Il s’agit d’«impulser et de renouveler le champ religieux en vue de prémunir le Maroc contre les velléités d’extrémisme et de terrorisme, et de préserver son identité qui porte le sceau de la pondération, la modération et la tolérance».

Des mesures sont prises à cet effet : restructuration du ministère des Habous et des affaires islamiques, réorganisation du Conseil supérieur des oulémas avec des membres – dont des femmes – nommés parmi ceux justifiant de «leur capacité d’allier érudition religieuse et ouverture sur la modernité», mise au net du contenu de l’éducation contre les interprétations déviantes… Le souci est de conforter la «sécurité spirituelle» du Royaume, et ce en veillant à en préserver le dogme et l’unité de rite, ainsi que la protection de ses constantes et de ses valeurs immuables.

Il s’agit également d’œuvrer à «la nécessaire intégration du discours religieux dans le cœur du projet sociétal… Notre dessein est de réaliser les objectifs de développement humain» (message au Conseil supérieur des oulémas, 29 avril 2009).

Le statut d’Amir Al Mouminine ne couvre pas que le seul champ religieux dans le Royaume. Il intéresse également la situation du monde musulman, la «Oumma».

La création de l’organisation de la conférence islamique (OCI) en septembre 1969, à l’initiative de Feu le Roi Hassan II, ainsi que celle du Comité Al-Qods – présidé par le défunt Souverain puis par S.M. le Roi Mohammed VI – en juin 1975, témoignent bien de cette situation. La condamnation des extrémismes est constamment faite. Pour le Souverain, «les terroristes qui agissent au nom de l’islam ne sont pas des musulmans» (Discours Royal du 20 août 2016). Il appelle dans le même discours à la mobilisation des trois religions révélées «face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion», lesquelles «doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes ses formes».

La vision religieuse se prolonge au-dehors avec de grandes confréries (Tijaniya, Qadiriya, Boutchichiya). Les relations avec les communautés musulmanes se sont renforcées avec le programme de formation dans plusieurs pays.

L’Institut Mohammed VI a été créé à cet effet en mars 2015. Il assure une formation des imams, des prédicateurs et prédicatrices et accueille plus de 400 Africains ainsi que des Européens. Les bénéficiaires s’y imprègnent d’un enseignement religieux approfondi couplé à une formation aux techniques de communication et de débat. Répandre une pensée religieuse éclairée, voilà le credo. Faire face ainsi aux thèses d’extrémisme, de repli et de terrorisme colportées au nom de l’islam, tel est le devoir incombant à cette Fondation. Une politique religieuse qui veut assurer la gestion et la maîtrise du champ religieux face aux dérives et à l’extrémisme.

Après l’inauguration le 27 mars 2015 de l’Institut Mohammed VI de formation des imams, prédicateurs et des prédicatrices, la Fondation Mohammed VI des oulémas africains marque une nouvelle étape dans cette stratégie du Maroc pour étendre sa sphère d’influence plus au Sud. « Nous la considérons également comme un jalon de plus dans notre orientation stratégique visant à hisser les relations de coopération politique et économique qui unissent le Maroc à un certain nombre d’États africains frères, au niveau d’un partenariat solidaire efficace, dans les différents domaines », a reconnu SM le roi Mohamed VI.

C’est lors d’une réunion préliminaire, à Rabat le 1er juin 2015, en présence d’oulémas venus de 20 pays d’Afrique que le projet leur a été présenté.

Le 25 juin 2015 était publié au Bulletin officiel le Dahir (décret officiel). Depuis, une dizaine d’autres pays africains ont rejoint le projet, y compris non-francophones, comme l’Afrique du Sud, le Kenya ou l’Angola.

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