La journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre de chaque année, met en exergue en 2019 le rôle indispensable que peuvent jouer les organisations de la société civile et communautaires (OSC) dans la riposte face au VIH.
Placée sous le thème « Les organisations communautaires font la différence », cette journée mondiale vise à mettre en évidence le rôle des organisations de la société civile et communautaires (OSC) pour atteindre les objectifs définis au niveau mondial, a indiqué le directeur du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA)-Maroc, Kamal Alami.
«Elle offre également l’opportunité d’insister sur le besoin d’un partenariat entre les gouvernements et les organisations de la société civile », a ajouté M. Alami dans une déclaration à la MAP, à l’occasion de la célébration de cette journée mondiale.
Les dernières données publiées dans le rapport global de l’ONUSIDA montrent que le monde accuse un retard important, notamment en matière de diminution des nouvelles infections par le VIH, a-t-il fait observer, relevant, à cet égard, que les nouvelles infections n’ont été réduites que de 16% alors que l’objectif fixé au niveau international est de 75% à l’horizon 2020.
Dans la région MENA, les infections sont toujours en hausse, a alerté M. Alami précisant que ce nombre a connu une hausse de 10% en 2018, tandis que le nombre de décès liés au sida a grimpé de 9%.
Toutefois, cette donne varie d’un pays à un autre, a tenu à souligner M. Alami, notant dans ce sens que le Royaume a réussi à réduire le taux des nouvelles infections de 25%.
Le Maroc est reconnu par l’ONUSIDA comme « un pays leader dans la région » grâce notamment à un engagement politique sans faille, mais aussi à un partenariat institué depuis de nombreuses années entre le ministère de la Santé et les organisations de la société civile, a-t-il poursuivi.
Ce partenariat permet d’étendre les programmes de prévention et de traitement, tout en instituant une approche basée sur les Droits de l’Homme dans la riposte au VIH, a-t-il relevé.
Dans un atelier régional sur les innovations en matière de prévention et de dépistage organisé en novembre, le Maroc a été cité comme le seul pays de la région MENA à avoir introduit des innovations préconisées au niveau international, à l’instar de l’auto-test et la prophylaxie, a-t-il fait savoir. « Ces innovations permettront au Royaume de poursuivre ses efforts en vue d’atteindre les objectifs fixés au niveau global », a assuré le directeur de l’ONUSIDA-Maroc.
Seule la moitié des personnes vivant avec le VIH dans la région MENA le savent, a noté M. Alami, ce qui montre qu’il reste encore énormément d’efforts à déployer en matière de sensibilisation.
Cette journée, qui a la particularité d’être la toute première journée internationale dédiée à la santé à avoir été instaurée au niveau international, a donc toujours sa place dans le calendrier international puisqu’elle rappelle à la population et aux gouvernements que le VIH n’a pas disparu, tout en offrant l’occasion de faire valoir l’importance de l’éradication des stigmatisations et discriminations, mais aussi l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.
C’est d’ailleurs de ce besoin d’une sensibilisation accrue concernant l’impact du VIH que l’ONUSIDA a lancé sa première campagne mondiale contre le sida en 1997. Depuis, l’organisme travaille en partenariat flexible avec des institutions du système des Nations Unies, les gouvernements et tous les secteurs de la société civile qui mènent campagne en s’appuyant sur des thèmes particuliers liés au VIH.
Toutefois, bien que la Campagne mondiale contre le sida contribue à influencer l’ordre du jour international autour du VIH, elle ne parvient pas toujours à atteindre son plein potentiel au niveau local. D’où l’importance des OSC, qui s’adressent notamment aux personnes touchées par le virus et aux populations vulnérables, en vue de constituer un important pilier d’assistance.
Ces communautés sont reconnues par la déclaration politique des Nations unies de 2016 et jouissent du soutien de l’ONUSIDA en vue de diriger au moins 30% des services offerts d’ici 2030 et de garantir qu’au moins 6% des ressources liées au VIH soient réservés à des activités faisant avancer la société, notamment la lutte, la mobilisation de la classe politique et des communautés, la veille menée par les communautés, la communication avec le public et les programmes de sensibilisation.
La Journée mondiale de lutte contre le sida est donc l’occasion de faire valoir et de rappeler le rôle prépondérant joué par les organisations communautaires pour lutter contre ce fléau, en particulier dans un contexte où l’on assiste à un recul des financements et à un confinement de la société civile, ce qui fragilise continuité des services apportés ainsi que les efforts de sensibilisation.