Le cinéma marocain est en constante évolution, transcendant les clichés pour embrasser une quête profonde d’universalité et d’authenticité, a indiqué la réalisatrice marocaine Sofia Alaoui.
Dans une déclaration à la MAP, dans le cadre de sa participation au Festival international du film de Stockholm (SIFF) avec le film « Animalia », Mme Alaoui, bien que fièrement marocaine, a insisté sur le caractère universel du cinéma, soulignant que le rôle du cinéaste va au-delà de la simple représentation d’un pays.
« Le cinéma est un outil puissant qui crée un lien fort entre les gens. On pleure, on rit, c’est puissant. Donc, je pense que si un pays veut faire sa promotion, le meilleur moyen est de laisser les artistes s’emparer d’histoires personnelles et profondément universelles », a affirmé la lauréate du prestigieux Oscar du meilleur court-métrage en 2021 pour son film « Qu’importe si les bêtes meurent ».
La sincérité dans la création cinématographique est le moyen le plus puissant de créer des ponts entre les nations, a assuré la réalisatrice, exprimant son refus de se conformer à un regard stéréotypé sur les cinémas du Sud.
La scénariste a revendiqué, ainsi, sa liberté artistique, affirmant que son travail, tout comme celui de nombreux talents marocains, transcende les attentes stéréotypées pour représenter toute une génération de cinéastes en pleine émancipation.
« On a de plus en plus de talents marocains, on a un cinéma fructueux, on ne parle pas d’un réalisateur ou d’un film mais de toute une génération. C’est ça le changement ! », a-t-elle soutenu.
Sur son film « Animalia », la réalisatrice a expliqué que celui-ci trouve ses origines dans diverses sources et découle de questions intimes que l’être humain se pose sur son rapport au monde, « sur la vérité de nos vies, de nos choix, sur qui nous sommes ou ne sommes pas ».
Le film explore le parcours d’une femme évoluant dans un monde entravé par le désert de la réussite et de l’argent, déconnecté de la réalité qui l’entoure. Pour Mme Alaoui, il s’agit d’une invitation à remettre en question nos choix de vie, dévoilant les fissures d’une société aveuglée par la quête de succès matériel.
« Tout cela grandit en moi depuis des années, et le cinéma est ma manière d’interroger le monde », a indiqué la jeune réalisatrice, qui continue de repousser les frontières du cinéma marocain, à travers son film « Animalia, invitant le public à réfléchir, à ressentir et à s’émanciper d’une vision trop longtemps acceptée.