Les interminables grèves des enseignants du public tiennent des milliers de familles en haleine. Si certains attendent avec impatience une solution « magique » pour sauver l’année scolaire, certains parents ont décidé d’inscrire leurs élèves dans des écoles privées pour les sauver du spectre de l’année blanche « voir mon enfant dormir alors que d’autres élèves passent leurs examens me déchire le cœur. Pour mettre fin à cette histoire, j’ai commencé les procédures pour inscrire mon fils dans une école privée. Certes, je vais devoir m’endetter mais l’avenir de mon enfant est plus important et je ne peux pas me permettre de le laisser rater sa scolarité surtout qu’il passe son baccalauréat cette année » déplore Yassine, père de famille.
Comme Yassine, plusieurs familles ont exprimé leurs volontés de migrer vers le privé pour sauver la scolarité de leurs enfants comme le confirme Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves « la situation est alarmante. Face aux interminables grèves des enseignants, plusieurs familles ont été obligées d’inscrire leurs enfants dans des écoles privées. Malgré les prix exorbitants et le pouvoir d’achat très limité, les familles n’ont trouvé d’autres solutions que la migration vers le privé pour sauver la scolarité de leurs enfants surtout pour les bacheliers qui doivent passer leurs examens en fin d’année. Avec cette décision, nous plantons le dernier clou dans le cercueil de l’école publique ».
Est-ce vraiment la solution ?
Pour Noureddine Akkouri, cette solution est certes justifiée mais ne servira pas à grand-chose « Pour nous l’école publique est la référence. Si les grèves se poursuivent et le spectre de l’année blanche se confirme, nous n’accepterons pas que les bacheliers du privé passent leurs examens. Il n’y aura pas d’examens ni pour le public ni pour le privé » martèle le responsable.
Grève, examens, soutien ou rattrapage, un dossier aux nombreux tiroirs
Si le ministère de l’éducation a annoncé à maintes reprises que la porte du dialogue est toujours ouverte, les enseignants continuent de faire la sourde oreille et exigent la révision du statut unifié.
Pour le représentant des parents d’élèves, la question est plus complexe « même si le gouvernement trouve une solution et les enseignants retournent en classe, le temps perdu est irrattrapable. Le premier trimestre a complétement été raté et les élèves n’ont appris quasiment aucune leçon » sonne le tocsin Noureddine El Akkouri avant de poursuivre « nous n’accepterons pas que les cours soient bâclés. Nous devons trouver des solutions efficaces pour permettre aux élèves d’apprendre leurs leçons et acquérir les connaissances nécessaires pour passer leurs examens ».
Parmi ces solutions, Noureddine Akkouri propose de supprimer les prochaines vacances et prolonger l’année scolaire « c’est inimaginable de prendre des vacances après tout ce temps perdu. Pour cela nous proposons de supprimer les vacances du mois de décembre et du mois de mars pour permettre aux élèves de rattraper les cours. D’ailleurs, je tiens à préciser qu’il y a une différence entre le soutien et le rattrapage du temps scolaire. Le soutien ne peut s’appliquer que lorsque les élèves ont déjà été en classe et qu’ils ont appris leurs leçons. Nous ne pouvons donc pas recourir au soutien pour remédier aux cours annulés. Cela s’impose surtout pour les bacheliers qui devront passer leurs examens et s’inscrire dans les écoles supérieurs » et d’ajouter « nous proposons également au ministère de prolonger l’année scolaire pour les autres élèves jusqu’au mois de juillet. Cette solution ne sera pas possible pour les bacheliers vu que les inscriptions dans les écoles supérieurs commencent en mai et que les concours se passent généralement en juillet » explique le représentant des parents d’élèves qui implorent les différentes parties impliquées à trouver une solution rapide à ce dossier épineux.