jeudi 7 décembre 2023

L’État de New York poursuit PepsiCo pour pollution d’une rivière

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La procureure générale de l’État de New York, Letitia James, a lancé des poursuites contre le géant américain des boissons gazeuses PepsiCo pour mise en danger de l’environnement et de la santé publique, en raison de la pollution plastique d’une rivière. 

Selon un communiqué diffusé mercredi par son bureau, Mme James reproche à PepsiCo – dont le siège se trouve dans l’État de New York – de «nuire à la population et de ne pas prévenir les consommateurs des menaces sur la santé et sur l’environnement liées aux emballages plastiques à usage unique».

La plainte avance également que le groupe a «induit en erreur le public au sujet de l’efficacité du recyclage de son plastique et de ses efforts pour combattre la pollution plastique», affirmant notamment que l’utilisation de plastique non recyclé par PepsiCo avait progressé depuis quatre ans alors que le groupe affirmait le contraire.

Une porte-parole de PepsiCo a assuré que le groupe prenait «avec sérieux la réduction du plastique et le recyclage effectif» et qu’il «a été transparent concernant [son] parcours pour réduire l’utilisation du plastique et accélérer l’innovation en matière de nouveaux emballages».

Ce «problème complexe» nécessite l’engagement de nombreux intervenants dont les entreprises, les municipalités, les consommateurs, etc., a estimé le groupe, plaidant pour une «collaboration» et affirmant avoir œuvré «efficacement» à New York au sujet des besoins des populations.

«Dommages infligés»

L’objectif de la procureure est, entre autres, d’obtenir du groupe la fin de ces pratiques, le nettoyage des zones affectées, ainsi que diverses compensations et sanctions financières pour les «dommages infligés aux habitants et à l’environnement de New York».

Ces poursuites, qualifiées d’«historiques et avant-gardistes», s’appuient sur des récoltes de déchets effectuées en 2022 le long de la quinzaine de kilomètres de la rivière Buffalo, qui coule dans le nord de l’Etat et qui se jette dans le lac Erié.

Sur les quelque 2000 déchets plastiques identifiables, 17% avaient été produits par PepsiCo soit une quantité trois fois supérieure à celle du second plus gros contributeur identifiable, précise le communiqué, ajoutant qu’entre 2013 et 2022, environ 78% des déchets collectés par l’organisation Buffalo Niagara Waterkeeper étaient du plastique.

«Une fois dans l’environnement, le plastique à usage unique commence rapidement à se désagréger et à libérer de dangereux microplastiques», note le bureau du procureur.

«Aucun groupe n’est trop gros pour assurer que ses produits ne portent pas atteinte à notre environnement et à la santé du public», a argué Mme James, citée dans le communiqué.

«Tous les New-Yorkais ont le droit fondamental d’avoir de l’eau propre, néanmoins les emballages et le marketing irresponsables de PepciCo menacent l’approvisionnement en eau de Buffalo, l’environnement et la santé publique», a-t-elle insisté.

Le communiqué évoque également une étude menée par l’ONG Break Free From Plastic, portant sur plus de deux millions de déchets plastiques récupérés sur plus de 2300 sites aux États-Unis entre 2018 et 2022. PepsiCo était chaque année numéro un ou deux.

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