jeudi 7 décembre 2023

Tuberculose: l’OMS salue une hausse des diagnostics et traitements

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Les décès dus à la tuberculose ont chuté l’année dernière dans un contexte d’augmentation spectaculaire des diagnostics et traitements de la deuxième maladie la plus mortelle au monde, a annoncé mardi l’Organisation mondiale de la santé.

Les décès dus à la tuberculose avaient rebondi en 2020 et 2021 après des années de déclin, les perturbations liées à la pandémie de COVID-19 ayant rendu les diagnostics et les traitements plus difficiles d’accès, rappelle l’OMS dans un nouveau rapport sur la maladie.

L’agence de santé de l’ONU estime que ces perturbations avaient entraîné près d’un demi-million de décès supplémentaires entre 2020 et 2022, alors que la tuberculose est évitable et généralement guérissable.

Hausse des diagnostics 

Mais dans son nouveau rapport, l’OMS a salué pour l’année dernière «une reprise majeure du nombre de personnes diagnostiquées» et soignées, une «tendance encourageante» qui «commence à inverser les effets néfastes des perturbations dues à la COVID-19».

L’organisation avertit toutefois que l’année dernière, la tuberculose restait la deuxième cause de décès par maladie infectieuse dans le monde, après le COVID-19, et qu’elle avait fait près de deux fois plus de morts que le VIH/sida.

La maladie, causée par une bactérie qui affecte le plus souvent les poumons et transmise par voie aérienne, a donc causé moins de décès en 2022: environ 1,3 million, contre environ 1,4 million en 2020 et 2021. Mais l’OMS souligne que le nombre de nouvelles infections tuberculeuses continue d’augmenter.

Dans le monde, on estime que 10,6 millions de personnes ont développé la tuberculose l’année dernière, contre environ 10,3 millions en 2021 et 10,0 millions en 2020. Selon l’OMS, les nouvelles infections pourraient recommencer à diminuer cette année ou l’année prochaine.

«Pendant des millénaires, nos ancêtres ont souffert et sont morts de la tuberculose, sans savoir de quoi il s’agissait, quelle en était la cause ou comment l’arrêter», a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

«Aujourd’hui, nous disposons de connaissances et d’outils dont ils n’auraient pu que rêver. Nous avons l’opportunité d’écrire le dernier chapitre de l’histoire de la tuberculose», a-t-il ajouté.

L’écart mondial entre le nombre estimé de personnes développant la tuberculose et le nombre déclaré de personnes nouvellement diagnostiquées s’est réduit en 2022 à environ 3,1 millions de cas, contre environ quatre millions en 2020 et 2021.

Ainsi en 2022, 7,5 millions de personnes ont été diagnostiquées, soit 16% de plus qu’en 2021 et 28% de plus qu’en 2020. Il s’agit de l’évaluation la plus élevée depuis que l’OMS a entamé la surveillance de la maladie au milieu des années 1990, mais cette augmentation démontre selon l’OMS une reprise de l’accès aux services de santé dans de nombreux pays.

8 pays majoritairement touchés

À l’échelle mondiale, le taux d’incidence, qui fait référence au nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes chaque année, s’élevait à 133 l’année dernière, soit une réduction nette de 8,7% depuis 2015 mais encore éloignée de l’objectif stratégique de l’OMS d’une réduction de 50% d’ici 2025.

Les deux tiers du fardeau mondial total de la tuberculose sont portés par seulement huit pays : l’Inde, l’Indonésie, la Chine, les Philippines, le Pakistan, le Nigeria, le Bangladesh et la République démocratique du Congo.

Le Fonds mondial, partenariat créé en 2002 pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a salué ces résultats. «Aujourd’hui, nous avons des raisons d’espérer», a dit dans un communiqué le chef du Fonds mondial Peter Sands.

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