La campagne agricole 2022-23 a été marquée par un contexte climatique des plus défavorables, caractérisé par des déficits pluviométriques, des chocs thermiques et une vague de chaleur exceptionnelle.
Cette séquence difficile s’inscrit dans une tendance de cinq années consécutives de conditions météorologiques ardues, avec quatre des cinq dernières années marquées par des périodes de sécheresse. L’indice de végétation, indicateur crucial de la santé des cultures, a nettement affiché des niveaux inférieurs à la moyenne à long terme.
Malgré ces défis, la pluviométrie a enregistré une hausse de 21% par rapport à la campagne précédente, bien que cela reste en deçà de la moyenne normale sur une période de 20 ans. Les réserves des barrages destinées à l’agriculture ont également connu une amélioration, atteignant 3,6 milliards de mètres cubes au 31 août 2023, contre 3,2 milliards lors de la campagne précédente. Cela représente un taux de remplissage de 26%, une augmentation encourageante par rapport aux 23% de l’année précédente.
Les fluctuations extrêmes des températures ont entraîné des chocs thermiques qui ont perturbé les cycles de production, impactant notamment la culture de la tomate en février et celle des céréales en mars et avril. Les vagues de chaleur exceptionnelles ont également eu un impact négatif sur la floraison et la nouaison des principales filières arboricoles, en particulier dans les régions de Marrakech-Safi et Béni Mellal-Khénifra.
Pour surmonter ces défis, le Département de l’Agriculture a pris une série de mesures pour soutenir les filières agricoles et atténuer les effets du déficit pluviométrique. Ces mesures comprennent notamment l’approvisionnement en facteurs de production, le développement des filières agricoles, la gestion raisonnée de l’irrigation, l’assurance agricole, ainsi que le financement et l’accompagnement des agriculteurs.
En parallèle, l’investissement dans le secteur agricole a été encouragé grâce à des incitations du Fonds de Développement Agricole (FDA) et de nouvelles mesures mises en place dans le cadre de la stratégie Génération Green.
Malgré les conditions climatiques et hydriques difficiles, les filières arboricoles et maraichères ont maintenu des niveaux de performance de production globalement bons, contribuant ainsi positivement à la croissance agricole. Les filières arboricoles, en particulier, jouent un rôle stratégique dans l’économie nationale, générant un chiffre d’affaires estimé à 21 milliards de dhs pour la campagne à venir.
La filière agrumicole a également enregistré des performances notables malgré le rationnement sévère de l’eau d’irrigation. La production prévisionnelle pour l’automne 2023 devrait atteindre près de 1,7 million de tonnes, avec un chiffre d’affaires de 5,7 milliards de dhs, représentant une hausse de 4,2% et 8% respectivement par rapport à la campagne précédente.
En ce qui concerne la filière oléicole, bien que confrontée à un déficit hydrique persistant, la production nationale prévisionnelle des olives devrait atteindre 1,07 million de tonnes, générant plus de 7,5 milliards de dhs, soit une augmentation de 10%.
Malgré les défis, la campagne agricole 2022-23 a ainsi démontré la résilience du secteur agricole marocain, enregistrant une croissance prévisible positive de 3%, une remarquable amélioration par rapport à la campagne précédente qui avait connu une baisse de 14,8%.