L’astronomie moderne s’apprête-t-elle à franchir une étape significative en ouvrant une fenêtre sur la période de l’Univers la plus énigmatique, celle des Âges sombres ? « Oui » veulent croire la Nasa et les scientifiques de la mission LuSEE-Night. Cette mission de démonstration de technologie pour un radiotélescope lunaire comporte un volet scientifique pour tester deux paires d’antennes conçues pour capter des fréquences supposées avoir été émises durant cette période des Âges sombres.
Pour avancer dans « les grandes questions de l’astronomie, comme la vie sur certaines exoplanètes ou la matière sombre, il faudra à terme une grande résolution angulaire, un miroir de grande surface et l’accès à tout le spectre optique ». Si les futurs observatoires géants en cours de construction sur Terre « permettront de nombreuses avancées scientifiques », la Lune, avec ses conditions uniques, est également un lieu idéal où installer un observatoire car il sera possible de « réaliser des observations infaisables depuis la Terre ». L’absence d’atmosphère autour de la Lune « permet d’accéder à toute la bande spectrale » et sa faible gravité « facilitera l’installation de très grands instruments et jouera sur leur longévité par la possibilité de les réparer et les améliorer sur place », tient à préciser Jean Schneider.
Si, dans le cadre de l’appel à idées « Voyage 2050 » de l’ESA, Jean Schneider milite pour « l’installation d’un télescope géant sur la face cachée de la Lune, fonctionnant dans le visible et l’infrarouge », la Nasa a fait le choix d’orienter ses efforts dans le développement de technologies utiles à l’installation d’un radiotélescope.