Au moins 56 personnes ont péri dans une vallée himalayenne du nord-est de l’Inde après des crues subites provoquées par le débordement d’un lac glaciaire, mercredi, selon un nouveau bilan des autorités samedi.
Au Sikkim, «26 corps ont été retrouvés», a déclaré à l’AFP un fonctionnaire de cet État, Anilraj Rai.
Dans le Bengale-Occidental voisin, 30 autres corps ont été récupérés dans le bassin de la rivière Teesta par les équipes de secours et de recherche en aval, a indiqué le commissaire de police du district de Jalpaiguri, K. Umesh Ganpat.
«La rivière s’étend sur 86 kilomètres», a-t-il ajouté. «Les opérations de recherche se poursuivent.»
Le lac Lhonak, qui a débordé mercredi, entraînant d’importantes destructions dans une vallée en aval, est situé au pied d’un glacier proche du Kangchenjunga, le troisième plus haut sommet du monde.
Parmi les morts figurent sept soldats de l’armée indienne postés au Sikkim, situé à la frontière reculée de l’Inde avec le Népal et la Chine et qui bénéficie d’une présence militaire importante.
16 soldats figurent également sur la liste des personnes portées disparues, évaluée à plus de 100.
Le ministère indien de la Défense a déclaré dans un communiqué que les inondations avaient emporté «des armes à feu et des explosifs» stockés dans des camps militaires.
L’armée indienne a positionné le long de la rivière des équipes chargées de récupérer le matériel perdu, a ajouté le ministère.
Vendredi, des médias locaux ont rapporté que deux personnes étaient mortes et quatre autres avaient été blessées dans l’explosion d’un obus de mortier, qui s’est déclenchée au moment où elles tentaient de traverser les eaux dans l’État du Bengale-Occidental.
Des ponts, des routes et des lignes téléphoniques ont notamment été emportés par les eaux, ce qui complique les évacuations et les efforts de communication avec des milliers de personnes isolées du reste du pays.
Plus de 2400 personnes ont pu être secourues, et près de 7000 autres se sont réfugiées dans des camps de secours improvisés dans des écoles, des bureaux gouvernementaux et des maisons d’hôtes, selon le dernier bilan des autorités du Sikkim.
Entre 2011 et 2020, les glaciers de l’Himalaya ont fondu 65% plus vite que dans la décennie précédente en raison du réchauffement climatique, selon un rapport publié en juin par le Centre international pour le développement intégré des montagnes (ICIMOD), basé au Népal.
La température moyenne à la surface de la Terre a augmenté de près de 1,2 degré Celsius depuis l’époque préindustrielle, mais les régions de haute montagne du monde entier se sont réchauffées à un rythme deux fois plus rapide, selon les climatologues.