La Chambre des représentants s’est finalement entendue samedi sur un plan financier d’une durée de 45 jours dans l’espoir d’éviter la paralysie du gouvernement.
Plus tôt, le président de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy, avait effectué un changement de cap radical en abandonnant les coupes budgétaires draconiennes et en comptant sur les démocrates pour faire adopter ce projet de loi destiné à financer le gouvernement pendant 45 jours.
Le Sénat s’est aussi réuni pour une rare session pendant un week-end pour faire avancer sa propre pièce législative bipartisane, qui financerait le gouvernement à court terme, jusqu’au 17 novembre.
Le projet de loi de la Chambre des représentants laisse en place l’aide à l’Ukraine, une priorité pour la Maison-Blanche à laquelle un nombre croissant de parlementaires républicains s’opposent. Il porte aussi à 16 milliards $ US les fonds fédéraux destinés aux secours en cas de catastrophe, comme le souhaitait le président Joe Biden.
Le projet de loi a été adopté à une grande majorité : 335 pour, 91 contre.
Nous allons faire notre boulot, avait déclaré M. McCarthy avant le vote. Nous allons nous comporter en adultes. Nous ne fermerons pas le gouvernement.
Si un accord n’est pas conclu d’ici minuit, les travailleurs fédéraux seront mis au chômage technique, plus de deux millions de soldats en service actif et de réserve travailleront sans salaire et les programmes dont dépendent les Américains commenceront à fermer leurs portes.
Le projet de loi permettra de financer le gouvernement aux niveaux actuels pendant 45 jours, s’approchant ainsi de la position des sénateurs. Leur plan prévoit toutefois d’ajouter six milliards de dollars à l’aide pour l’Ukraine et six autres milliards aux fonds de secours.
McCarthy sur un siège éjectable?
S’être appuyé sur les votes démocrates et tourner le dos à la droite de son parti est une décision qui, selon les législateurs d’extrême droite, pourrait coûter à M. McCarthy son poste de président.
Il est presque certain qu’ils déposeront rapidement une motion pour tenter de destituer M. McCarthy de ses fonctions, même s’il n’est pas du tout certain qu’ils auraient les appuis nécessaires pour forcer le président à quitter son fauteuil.
Si quelqu’un veut me forcer à partir parce que je veux être l’adulte dans la salle, allez-y, essayez
, a répliqué M. McCarthy à ses opposants. Mais je pense que ce pays est trop important.
Ce changement de cap du président de la Chambre survient après qu’il n’eut pas réussi, vendredi, à faire adopter son projet de loi exclusivement républicain qui prévoyait de fortes réductions des dépenses, allant jusqu’à 30 % pour la plupart des agences gouvernementales.
La Maison-Blanche et les démocrates avaient rejeté cette idée, la jugeant trop extrême.
M. McCarthy a proposé de rencontrer le président Joe Biden, mais la Maison-Blanche a écarté cette suggestion.
Plus tôt cette année, M. Biden s’était retiré de l’accord sur le relèvement du plafond de la dette, qui avait suspendu les niveaux budgétaires à leurs niveaux actuels.