lundi 4 décembre 2023

Les dangers cachés de l’air que nous respirons

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Cinq jours ! Cinq jours seulement permettent d’établir un lien avec la pollution atmosphérique et le risque d’accident vasculaire cérébral ou un décès. C’est ce qui ressort d’une étude portant sur 110 études et sur plus de 18 millions de cas d’AVC étudiés dans les pays à revenu élevé, passant au crible différentes tailles de particules et leur provenance. Dans sa conclusion, cette méta-analyse souligne l’urgence mondiale de prendre des mesures pour réduire la pollution atmosphérique, responsable de 7 millions de décès chaque année.

Une exposition à court terme à la pollution de l’air, qu’elle provienne des  d’échappement des véhicules à moteur ou de la poussière émise par les chantiers de , est associée à un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux. Un lien qui a déjà été établi par le passé pour une exposition mesurée sur plusieurs semaines ou mois, mais qui semble également se confirmer pour une exposition limitée à seulement quelques journées.

« Des recherches antérieures ont établi un lien entre l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique et un risque accru d’AVC. Cependant, la corrélation entre l’exposition à court terme à la pollution atmosphérique et les accidents vasculaires cérébraux était moins claire. Pour notre étude, au lieu d’examiner des semaines ou des mois d’exposition, nous avons examiné seulement cinq jours et nous avons trouvé un lien entre l’exposition à court terme à la pollution de l’ et un risque accru d’accident vasculaire cérébral », explique d’emblée Ahmad Toubasi de l’université de Jordanie, dans un communiqué.

Pour les besoins de ces travaux, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse rassemblant pas moins de 110 études portant sur plus de 18 millions de cas d’accidents vasculaires cérébraux. Le dioxyde d’, l’, le monoxyde de carbone et le dioxyde de  comptent parmi les polluants qui ont été analysés par les chercheurs. Lesquels se sont également penchés sur les différentes tailles de particules, dont celles provenant des gaz d’échappement à moteur, de l’inflammation des  des centrales électriques et d’autres industries, ou des incendies de forêt (PM2,5) et celles émanant de poussières issues des routes et des chantiers de construction ().

Quels types de particules fines dans l’atmosphère ?

Publiée dans la revue médicale Neurology, l’étude suggère que les personnes exposées à une concentration plus élevée de plusieurs de ces polluants présents dans l’air présentaient un risque accru d’AVC, mais également de décès par AVC. Dans le détail, les chercheurs précisent que le dioxyde d’azote était tout particulièrement associé à une augmentation du risque d’AVC (28 %), devant le monoxyde de carbone (26 %), le dioxyde de soufre (15 %) et l’ozone (5 %). Si l’on s’intéresse à la taille des particules analysées, ce sont les PM2,5 qui étaient corrélées à un plus grand risque d’AVC (+15 %), suivies des PM10 (+14 %). Les chercheurs ont également observé un risque accru de décès par AVC avec des concentrations plus élevées de dioxyde de soufre (+60 %) et de dioxyde d’azote (+33 %).

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