Il s’agit d’un néologisme composé des termes « qualité » et « inflation », précédés du suffixe « dé » indiquant la réduction. Ce phénomène s’avère plus dangereux que celui de la « shrinkflation », car il menace non seulement le pouvoir d’achat du consommateur, mais aussi sa santé .
Trois catégories de « déqualiflation »
Selon Bouazza Kharrati, président de la Fédération Nationale du Droit du Consommateur, ce phénomène peut être observable via « la comparaison entre un produit commercialisé au Maroc avec le même produit commercialisé dans un pays étranger, une telle comparaison démontre d’une grande différence de qualité, » a-t-il indiqué.
Ceci est principalement dû au fait que le consommateur ne fait pas souvent attention aux ingrédients des produits qu’il consomme. « La majorité des consommateurs ne lisent les étiquettes pour connaître les composants et la nature des produits, et ne sont pas initiés au langage scientifique adéquat, » a indiqué M. Kharrati . Et de souligner que, par conséquent, les instances de contrôle sont appelées à intensifier l’inspection des étiquettes.
Le président de la Fédération Nationale du Droit du Consommateur énumère trois catégories de déqualiflation:
Le changement d’Ingrédients: Le remplacement d’ingrédients de valeur par des substituts de qualité moindre et moins coûteux, trompant ainsi le consommateur.
La modification de la concentration d’ingrédients: une altération de la concentration d’un ou plusieurs ingrédients sans changement de prix.
Le remplacement non signalé des ingrédients: Le changement d’un ingrédient sans en aviser les autorités.
Si les deux premières catégories portent préjudice au pouvoir d’achat du consommateur, la troisième catégorie pose également un risque pour sa santé.
Une violation des dispositions légales
Notre interlocuteur ajoute que « la déqualiflation constitue une violation des dispositions légales, notamment la loi 31.08 sur la protection du consommateur et la loi 28.07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires« . Ajoutant que « les consommateurs sont non seulement menacés dans leur pouvoir d’achat, mais aussi dans leur santé« .
Pour Bouazza Kharrati, « Il est impératif de contrôler les pratiques au sein des usines afin de protéger le consommateur« . Notre interlocuteur insiste sur la nécessité d’une intervention des autorités compétentes pour protéger les consommateurs.
Et d’ajouter que le phénomène ne se limite pas aux produits alimentaires. Il est également observable dans d’autres secteurs, notamment le secteur industriel ou encore le tourisme, où des hôtels fournissent par exemple moins de serviettes ou de services (ménages etc.), tout en maintenant les mêmes tarifs.
M. Kharrati ajoute que le gouvernement est également sommé d’étudier la question et de mettre en place des textes législatifs pour contrecarrer ces pratiques nuisibles. « La déqualiflation nuit non seulement aux consommateurs, mais elle fausse également la concurrence, constituant une concurrence déloyale pour les producteurs soucieux de maintenir la qualité de leurs produits« , a-t-il conclu.