Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a parlé vendredi à l’ONU d’une « menace nucléaire » contre l’Iran, avant que ses services ne retirent ses propos en évoquant un lapsus.
Il s’est à l’inverse félicité que son pays et l’Arabie saoudite soient proches
d’une paix historique
, un rapprochement qui n’est pas du goût de Téhéran.
Lors de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le premier ministre s’en est pris une nouvelle fois à sa bête noire, le régime iranien, et à son programme nucléaire controversé.
Mais ses services ont rapidement retiré ces propos. Le texte du discours mentionnait la nécessité d’une menace militaire
crédible pour freiner le programme nucléaire iranien, et non nucléaire
, a assuré le bureau du premier ministre, évoquant une erreur de lecture
.
Le premier ministre maintient le texte original de son discours
, a ajouté son bureau.
J’imagine que Nétanyahou a fait une erreur de prononciation
, a commenté auprès de l’AFP Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, notant que ce n’était pas le premier dirigeant à inverser des mots pendant un discours à la tribune de l’ONU.
Israël, qui n’a jamais confirmé ni nié posséder l’arme atomique, détiendrait 90 ogives nucléaires, selon les dernières estimations de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
Israël, qui n’a jamais confirmé ni nié posséder l’arme atomique, détiendrait 90 ogives nucléaires, selon les dernières estimations de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
L’Iran dément vouloir obtenir l’arme nucléaire, mais ses stocks d’uranium enrichi ont dépassé les niveaux autorisés par l’accord de 2015 sur le nucléaire civil iranien, conclu sous le président Barack Obama et dont s’était retiré en 2018 son successeur Donald Trump.
Ce pacte était censé limiter les activités atomiques civiles de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales.
Cette politique doit changer
, a insisté M. Nétanyahou.
Le premier ministre a d’autre part assuré qu’Israël et l’Arabie saoudite étaient proches
d’une paix historique
.
Le prince saoudien héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, avait indiqué mercredi, dans une entrevue à la télévision américaine Fox News, que la monarchie sunnite et l’État hébreu se rapprochaient tous les jours
d’une normalisation de leurs relations.
Une telle paix ferait beaucoup pour mettre un terme au conflit israélo-arabe, elle encouragerait d’autres pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël, elle augmenterait les possibilités d’une paix avec les Palestiniens
, a estimé vendredi Benyamin Nétanyahou.
Mais je crois que nous ne devons pas donner aux Palestiniens un veto sur de nouveaux traités de paix avec les États arabes
, a-t-il affirmé. Les Palestiniens pourraient largement bénéficier d’une paix plus large. Ils doivent participer à ce processus.
Cette semaine à New York, le président iranien Ebrahim Raïssi avait fustigé une telle éventualité, qui serait selon lui un coup de poignard dans le dos des Palestiniens
.
Pourtant, l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite, puissances rivales historiques du Golfe, ont amorcé elles aussi une normalisation surprise au printemps, sous l’égide de la Chine.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a quant à lui prévenu à la tribune de l’ONU qu’il n’y aurait pas de paix au Proche et au Moyen-Orient sans la prise en compte des droits légitimes
de son peuple, c’est-à-dire la mise en œuvre d’une solution à deux États.
28 blessés palestiniens à Gaza après des frappes israéliennes
Alors que Benyamin Nétanyahou était au siège de l’ONU à New York, son armée a annoncé avoir lancé trois frappes sur la bande de Gaza après des violences survenues lors d’un rassemblement à la frontière au cours duquel 28 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, selon des sources de santé palestiniennes.
Ces frappes, menées en fin d’après-midi, surviennent sur fond de violences quasi quotidiennes depuis une dizaine de jours entre manifestants palestiniens et forces israéliennes de part et d’autre de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, un territoire contrôlé par le mouvement islamiste Hamas.