dimanche 10 décembre 2023

L’humanité aux «portes de l’enfer» avec la crise climatique, avertit le chef de l’ONU

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Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a averti mercredi que l’addiction de l’humanité aux énergies fossiles avait «ouvert les portes de l’enfer», en lançant un sommet sur la lutte contre le réchauffement climatique, sans la Chine ni les États-Unis.

Évoquant les «chaleurs terribles» et les «incendies historiques» cette année, alimentés par les émissions de gaz à effet de serre, il a cependant souligné qu’il n’était pas trop tard «pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C».

«L’avenir n’est pas écrit: c’est à vous, les dirigeants, de l’écrire», a-t-il prévenu.

«Nous pouvons toujours construire un monde avec de l’air pur, des emplois verts, et une énergie propre et abordable pour tous», a-t-il ajouté.

Malgré la multiplication et l’intensification des événements météorologiques extrêmes, les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement continuent à augmenter et le secteur des énergies fossiles engrange des bénéfices record.

Alors Antonio Guterres a convoqué ce sommet du «bon sens» où les dirigeants invités doivent annoncer des actions spécifiques pour atteindre leurs engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris de 2015.

Pas d’«esquive»

Mais le ticket d’entrée est élevé. Le secrétaire général a été très clair, seuls les plus ambitieux notamment en matière d’objectifs de neutralité carbone ont le droit de s’y exprimer.

«Il n’y aura aucune place pour les reculades, le greenwashing, l’esquive des responsabilités ou un ré-emballage d’annonces des années précédentes», avait-il mis en garde en annonçant cette réunion fin décembre.

Mardi, il a insisté dans son discours devant l’assemblée générale de l’ONU qu’il entendait seulement accueillir les «acteurs susceptibles de faire bouger les lignes».

Après avoir reçu plus d’une centaine de réponses de pays justifiant de leur action, l’ONU a finalement publié mardi soir la liste des heureux élus.

Et elle comporte quelques absents de marque, en particulier les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre: les États-Unis, alors que le président Joe Biden sera encore à New York, et la Chine, dont le président n’a pas fait le déplacement à l’Assemblée générale annuelle.

Le Royaume-Uni n’est pas non plus prévu au programme, alors que son Premier ministre Rishi Sunak a suggéré mardi qu’il pourrait revenir sur l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

L’Union européenne est, elle, en revanche invitée à exposer ses politiques climatiques, tout comme le Brésil, le Canada, ou l’Afrique du Sud. Ainsi que la France dont le président Emmanuel Macron n’est pourtant pas à New York, et de nombreux pays en première ligne contre les impacts du réchauffement, comme la Barbade, Samoa, ou Tuvalu.

Le secrétaire général a également invité des acteurs non étatiques, comme le gouverneur de Californie et le maire de Londres.

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