Des agents de la Police judiciaire de la wilaya de la Sûreté de Rabat mènent, depuis peu, une enquête sur un dangereux réseau qui s'est spécialisé dans la confiscation de biens immobiliers dont la valeur marchande est très élevée.
Selon de premières informations qui ont filtré, ce réseau aurait commis plusieurs opérations d’escroquerie dans plusieurs régions du Royaume avec la complicité de tierces personnes, dont des fonctionnaires de diverses administrations. Mais les quatre membres de cette bande d’escrocs ont été trahis par leur excès de confiance quand ils ont tenté d’escroquer le propriétaire d'un terrain à Tata, comme le rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 6 juillet.
C’est un notaire qui s'est aperçu de leurs magouilles juste avant la conclusion d’un contrat de vente au cours duquel ce réseau criminel avait tenté de s’accaparer 5.000 hectares de terres agricoles, d’une valeur de plus de 430 millions de dirhams. Les malfaiteurs ont essayé de faire croire au propriétaire de ce bien immobilier qu’ils agissaient au nom d’un émir du Golfe. Ce faisant, ils lui ont présenté un faux document d’une banque marocaine attestant qu’ils y détenaient un compte dont le solde s’élèverait soi-disant à 1,7 milliard de dirhams.
Les malfrats ont cru que leur arnaque allait réussir, encore une fois, quand le propriétaire a accepté de signer un compromis de vente en contrepartie d’un chèque de 50 millions de dirhams.
Selon des sources proches de l’enquête, il s’est avéré que le chèque en question était sans provision, ce qui a poussé le notaire chargé de ce dossier à porter plainte auprès du Procureur du Roi près du tribunal de première instance de Rabat.
Très déçus d’avoir échoué dans cette énième tentative d’escroquerie, les malfaiteurs ont eu recours aux agissements dignes de véritables bandes criminelles en menaçant le notaire. Ils ont en effet commencé à lui adresser des enregistrements audio dans lesquels ils le menaçaient de le liquider physiquement.
Craignant pour sa vie, le notaire a adressé une requête au Procureur général du Roi près de la cour d’appel de Rabat, dans laquelle il a relaté toutes les péripéties de cette affaire. En conséquence, il a sollicité la protection du magistrat et l’ouverture d’une enquête approfondie sur cette affaire, surtout que les membres de cette bande criminelle se trouvent actuellement en cavale.
Les services de la PJ sont à leur trousse et recherchent aussi un jardinier, dont le chèque sans provision de 50 millions de dirhams était libellé à son nom, et avait été remis au vendeur lors de la signature du compromis de vente.