Après seulement vingt mois d’exercice en tant qu’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Horst Köhler a présenté sa démission.
L’ancien président allemand a présenté, hier, sa démission à Antonio Guterres, officiellement pour des «raisons de santé», selon la version de l’organisation des Nations unies.
Selon le Porte-parole du secrétaire général de l’ONU "Le secrétaire général regrette profondément cette démission mais dit la comprendre parfaitement et transmet ses meilleurs vœux à l'émissaire."
Köhler aurait passé seulement 20 mois en sa qualité d’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Une période très courte par rapport à ses prédécesseurs à ce poste.
Ce départ serait la conséquence de «pressions exercées par le Maroc», rapporte un site électronique citant une source proche du dossier. Le royaume "s’est toujours montré résolument opposé à la volonté manifeste de Köhler d’impliquer l’Union africaine dans le règlement du conflit régional. Une opposition que Rabat n’a jamais caché et a tenu à l’exprimer dès les premiers mois ayant suivi la nomination d’Horst Köhler", ajoute la même source..
La même source n’écarte pas le lien entre l’annonce de cette démission et la visite de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, effectuée aux Etats-Unis la semaine dernière.
"Le Maroc a initié depuis plusieurs mois une campagne diplomatique auprès de ses amis et autres pays influents sur la question de Sahara en vue de les convaincre des erreurs commises par l’Allemand", explique la même source.
Malgré ses désaccords avec la conduite de Köhler du dossier, le Maroc a "pris note avec regret de la démission" de Köhler, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Le Royaume du Maroc rend hommage à M. Horst Köhler, pour les efforts qu’il a déployés depuis sa nomination en août 2017, saluant la constance, la disponibilité et le professionnalisme avec lesquels M. Köhler s’est acquitté de ses fonctions", ajoute la même source.
Avec ce départ commence une nouvelle bataille pour le choix d’un nouvel envoyé personnel pour le Sahara marocain. Le Maroc doit s’activer pour que le choix du successeur de Köhler ne soit pas préjudiciable à ses intérêts.
Il est ) rappeler que, les prédécesseurs de Köhler à ce poste ont tous fini par démissionner. James Baker (mars 1997 – juin 2004), Peter van Walsum (juillet 2005 - septembre 2008) et Christopher Ross (janvier 2009 – mars 2017).
Mais la démission de Köhler intervient dans un contexte régional caractérisé par les événements en cours en Algérie, inédits du fait de leur ampleur, et qui sont appelés à dessiner les contours de l’Algérie de demain et à reconfigurer les scènes maghrébine, méditerranéenne et sahélienne..
En effet, le Hirak algérien exige le départ du régime et de tous ses symboles, ce qui aura des conséquences sur ce faux conflit co-créé par Alger et l’ancien satrape de Tripoli, Mouammar Kadhafi, et soutenu depuis un demi-siècle par ce même régime militaire menacé par le réveil spectaculaire du peuple algérien..