Kidnappée, violée, tatouée et torturée par 12 individus, âgés entre 19 et 25 ans, la triste histoire de khadija, une adolescente de 17 ans du village d’Oulad Ayad près de Beni Mellal, a créé un tollé au Maroc et à l’international depuis son déclenchement, l’été 2018.
Toutefois, le procès a connu beaucoup de retard dû à l’enquête. En effet, alors que la victime et ses parents s’attendaient à un avancement dans le procès du mardi 21 mai, ils ont été surpris par le report du procès au mois de juin. Une décision prise par le juge d’instruction, à la demande des avocats des deux parties qui ont avancé comme motif, l’analyse du dossier jugé assez lourd.
Le parquet compétent avait mis du temps au début pour déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire et rassembler les preuves et témoignages, surtout que la victime a été accusée de prostitution par des habitants de son village. A cela s’ajoute la déclaration fulgurante de Linda Paradis, experte en détatouage, qui a affirmé que les tatouages sur la peau de Khadija sont plus anciens que ce que la victime avançait.
Une déclaration qui lui a valu une poursuite judiciaire par l’avocat de Khadija, Youssef Chehbi, pour « usurpation d’identité, non-respect du secret professionnel, influence sur le cours de la justice et attaque à l’intégrité physique et morale de la victime ».
Rappelons que les 12 accusés ont comparu devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Beni Mellal.
Onze accusés seront jugés en première instance durant plusieurs procès pour «traite d’être humain (passible de 30 ans de prison), constitution d’une bande organisée et enlèvement et séquestration», tandis que le 12e accusé dans cette affaire sera jugé individuellement le 11 juin, puisque son dossier a été distinct des autres vu «qu’il était mineur au moment des faits», déclare à l’AFP l’avocat Youssef Chehbi.