samedi 20 avril 2024

Les retraités de l’armée algérienne demandent l’asile alimentaire en Tunisie(vidéo)

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Une année après leur dernière manifestation aux abords de la capitale, Alger, les retraités de l’armée algérienne reviennent à la charge. Cette fois-ci, ils se dirigent, en grand nombre, vers la frontière tunisienne en vue de demander l’asile alimentaire dans ce petit pays voisin aux prises avec une crise économique sans précédent.

De nombreuses vidéos circulent ces deux derniers jours sur les réseaux sociaux, faisant état de mouvements de contestation d’un nouveau genre initié par les retraités, blessés ou invalides de l’armée algérienne. Pour protester contre leur situation précaire, marquée par des pensions de misère, qui, de plus, sont irrégulièrement versées, voire carrément refusées, sans parler de l’absence de couverture sanitaire et d’autres privations de droits sociaux, les retraités de l’armée algérienne ont choisi de se diriger vers la frontière avec la Tunisie voisine pour tenter d’accéder à ce pays en vue, disent-ils, d’y «demander l’asile, non pas politique, mais alimentaire».

Dans les différentes vidéos qu’ils ont enregistrées en traversant monts et vaux vers la frontière tunisienne, ces anciens militaires, dont certains portent encore les stigmates et blessures de la guerre civile de la décennie noire des années 90, interpellent directement le général Chengriha, en tant que premier responsable de leur calvaire.

Pour eux, le président Tebboune ne représente que lui-même, et doit d’ailleurs, disent-ils, «retourner en Turquie et rester à Istanbul», où il vient d’effectuer une rocambolesque visite officielle de trois jours (du 15 au 17 mai 2022).

Ne pouvant plus manifester aujourd’hui dans la rue, car de nouvelles lois liberticides, qui violent même la nouvelle Constitution algérienne de novembre 2021, ayant été adoptées entre-temps l’été dernier pour interdire toute manifestation sur la place publique, les retraités de l’armée algérienne ont choisi d’aller à la frontière tunisienne, toujours fermée à la circulation des personnes et non des marchandises, en vue d’accéder à ce pays et d’y demander l’asile alimentaire.

Malgré leur situation misérable, dans un pays gazier et pétrolier où l’armée à elle seule dispose d’un budget allant, bon an mal an, de 8 à 11 milliards de dollars, ces retraités laissés-pour-compte restent néanmoins mieux lotis que les centaines de leurs compatriotes harraga qui périssent par dizaines ces derniers jours en Méditerranée suite à des naufrages ou, le plus souvent, sous les tirs à balles réelles de la marine algérienne.

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